Congé force de fête de tabaski Les élèves mettent à nu l’impuissance de l’Etat

Pourtant depuis l’année dernière, le Bureau de coordination de l’AEEM a pris le soin, dans un communiqué de presse, de mettre en garde qu’il  » ne cautionnera plus les sorties non autorisées par elle à la veille des fêtes et demande aux ministères en charge de l’Education de donner des instructions fermes à leurs structures nationales, régionales et locales pour que les fauteurs de troubles soient identifiés et sanctionnés avec la dernière rigueur, en toute responsabilité ». Rien n’y fit.

Les élèves de plusieurs établissements d’enseignement général, technique et professionnel ont décrété depuis le lundi dernier encore  le  »congé Tabaski » jusqu’au lundi 22 novembre, soit deux longues semaines de vacances. Hier, les plus téméraires ont pris d’assaut les écoles qui voulaient continuer les cours en s’attaquant parfois au corps enseignant et les membres de la direction. Ces derniers ne cachent pas leur désarroi et avouent leur impuissance face à ces jeunes dont les agissements mettent à nu l’impuissance des autorités, notamment les ministres en charge de l’éducation qui ont cautionné ces congés non autorisés devenus même une routine.

Au ministère de l’Education, on semble ne rien prévoir contre ces agissements connus de tout le monde. On projette de lancer des appels aux élèves et aux parents d’élèves pour le retour des enfants dans les classes. Des appels qui seront sans effet car personne ne voudra laisser son enfant à la merci de badauds dont la violence est sans limite. «  L’année dernière, mon enfant a failli perdre sa vie quand lui et ses camarades ont refusé d’arrêter les cours. Après le coup, on n’a rien fait à ceux qui leur ont infligé des blessures. L’Etat ne s’assume pas et nous n’allons pas laisser nos enfants se faire du mal pour rien », a laissé Mme Diarra Fanta Coulibaly, présidente de l’Association des parents d’élèves du Complexe scolaire Bami à Yirimadio. Elle traduit ainsi l’état d’âmes de milliers de parents d’élèves qui pensent que l’Etat s’est couché devant ses délégants qui prennent l’avenir de nombreux enfants en otage.     Pour en savoir davantage, nous avons vainement tenté de rentrer en contact avec les ministres en charge de l’éducation.

Abdoul Karim Maïga

L’ Indicateur Renouveau 11/11/2010