C’est une véritable onde de choc pour des milliers de familles installées à N’Tabacoro, en périphérie de la capitale malienne. Près de 4000 habitations sont menacées de démolition imminente pour cause d’occupation illégale sur un site d’utilité publique. Selon des sources concordantes citées par Mali-Tribune, des notifications de déguerpissement auraient déjà été remises par voie d’huissier, dans le cadre d’une opération de grande envergure.
Un foncier public morcelé illégalement
Le site en question, couvrant près de 1000 hectares, est destiné aux logements sociaux de N’Tabacoro. Pourtant, au fil des années, des spéculateurs fonciers y auraient morcelé et vendu des parcelles sans autorisation. Résultat : une urbanisation sauvage s’est développée, sans respect des normes ni des plans d’aménagement prévus.
Des constructions ont ainsi vu le jour sur des zones sensibles : lit du marigot, servitudes, voies d’accès, et espaces réservés aux équipements publics (écoles, centres de santé, marchés). Ce désordre urbain a entraîné des inondations fréquentes, un enclavement croissant, et une insécurité préoccupante.
Une décision impopulaire mais jugée nécessaire
Malgré plusieurs campagnes d’information et de sensibilisation, les autorités estiment que les constructions illégales ont continué à proliférer. Une source proche du dossier affirme que la mesure de démolition n’est pas motivée par une volonté de nuire, mais par la nécessité de restaurer un environnement viable, notamment pour permettre l’achèvement du programme de logements sociaux dans la zone.
« Il ne s’agit pas de malveillance, mais d’un impératif d’intérêt public », insiste la source. « L’État ne peut tolérer l’occupation d’un domaine aussi stratégique, au détriment des services et de la sécurité des habitants. »
Un dilemme social et politique
Cette décision, aussi légale soit-elle, soulève des inquiétudes humanitaires. À quelques mois de la saison des pluies, le sort de milliers de familles installées à N’Tabacoro reste incertain. Associations et collectifs de riverains interpellent les autorités pour qu’une solution alternative ou un relogement soit envisagé avant toute destruction.
Du côté de l’État, le mot d’ordre est clair : remettre de l’ordre dans l’occupation du sol urbain, prévenir les catastrophes naturelles et favoriser un aménagement structuré de la capitale.
La rédaction
Diasporaction.