L’État mobilise plus de 800 milliards en subventions pour soutenir l’économie nationale entre 2021 et 2025

Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, a révélé que plus de 800 milliards de francs CFA ont été mobilisés sous forme de subventions entre 2021 et 2025, pour soutenir la résilience économique du Mali et accompagner plusieurs secteurs stratégiques. Ces chiffres ont été annoncés lors de l’émission Mali Kura Taasira 3, diffusée le samedi 31 mai sur l’ORTM.

Un soutien massif à l’économie nationale

Selon le ministre, ces subventions ont permis d’alléger la pression économique sur les populations, de stabiliser certains services publics et de renforcer les capacités des entreprises nationales, à commencer par la CMDT (Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles), confrontée à de graves difficultés en 2020. Grâce aux efforts de l’État — paiement d’impayés, revalorisation du prix du coton, financement par titrisation — la production de coton a bondi à 795 000 tonnes en 2021-2022, un record historique.

Rien qu’en décembre 2024, l’État a injecté 90 milliards de FCFA dans la filière coton, dont 20 milliards en subventions directes.

Relance d’entreprises clés et soutien au secteur privé

Le gouvernement a également accompagné des sociétés en difficulté, telles que :

  • COMATEX, relancée grâce à un premier financement de 787 millions de FCFA, suivi d’un second appui de plus d’un milliard.

  • UMPP, pilier de la production pharmaceutique, a reçu 1,253 milliard de FCFA pour sa relance, avec une deuxième phase en cours.

  • OMH, soutenue dans le cadre de la relance du logement social.

Par ailleurs, un fonds de garantie de 28 milliards de FCFA a été mis en place pour faciliter l’accès au crédit bancaire, ayant permis la mobilisation de 150 milliards de crédits et la création de 17 000 emplois.

Subventions aux secteurs sociaux et à l’énergie

Le ministre a souligné les efforts dans le secteur de l’alimentation et de la construction :

  • Subventions aux cimenteries pour maintenir des prix stables, au prix de 25 milliards de FCFA de manque à gagner pour le Trésor.

  • Soutien aux meuneries, avec 75 milliards de subventions sur trois ans pour maintenir le prix du blé.

Le secteur le plus subventionné reste celui de l’énergie. L’État a versé 461 milliards de FCFA à EDM-SA entre 2021 et 2024. Pour l’année en cours, 60 milliards sont déjà budgétisés.

« Ces subventions se poursuivront jusqu’à la mise en service des projets énergétiques structurants », a précisé le ministre.

Digitalisation et modernisation fiscale : +46% de recettes

La transformation numérique de l’administration publique a aussi permis de booster les recettes. Grâce à l’introduction du Modus Trésor Pay, les revenus perçus via les paiements numériques ont augmenté de 46,6%, passant de 826,6 millions à 1,21 milliard de FCFA.

Les secteurs concernés : documents administratifs, fiscalité locale, douanes, services universitaires… À l’université notamment, des fuites estimées à 4 milliards de FCFA ont été identifiées et corrigées.

« La digitalisation rend aujourd’hui les services publics plus accessibles et transparents, pour tous les Maliens, quel que soit leur lieu de résidence », a expliqué Alousseni Sanou.

Boom minier grâce à la réforme du Code minier

Autre avancée majeure : la réforme du Code minier et l’adoption de la loi sur le contenu local. Ces textes ont permis à l’État de tripler les revenus issus des mines, passant de 235,5 milliards à 767,4 milliards de FCFA en 2023, soit 531,9 milliards supplémentaires.

La loi sur le contenu local impose aux sociétés minières d’utiliser davantage de prestataires, de main-d’œuvre et de services locaux, stimulant ainsi le développement de PME nationales.

« Il ne s’agit plus seulement de tirer des ressources, mais de structurer une économie minière inclusive », a insisté le ministre Sanou.

La rédaction

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