SUR LA LIBERATION DES JIHADISTES Quand IBK tente de rassurer

En exclusivité sur RFI, le président de la République a, pour la première fois, s’exprimer depuis la libération de l’otage français, Serge Lazarevic. Il a annoncé que les quatre hommes sortis de prison en échange du Français seront « traqués où qu’ils soient ». « Les armées maliennes, françaises et nigériennes mettront tout en œuvre pour les retrouver », selon le chef de l’Etat malien.

« Que nul ne se méprenne sur notre détermination à poursuivre par tous les moyens ces hommes-là qui se sont rendus coupables d’une telle ignominie, où qu’ils se trouvent. A leur place, j’eus préféré rester en prison. Nous allons les traquer, de toutes nos forces : françaises, maliennes, nigériennes. C’est un devoir », a-t-il déclaré.

Par cette déclaration, IBK tente de désamorcer la crise de confiance entre le gouvernement et les défenseurs des droits humains qui ont exprimé leur indignation suite à la libération de quatre auteurs

présumés de violations de droits humains en échange de l’otage français Serge Lazarévic. Il s’agit de Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Achérif, Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud.

Selon les associations de droits humains, la paix et la réconciliation ne peuvent pas passer par la promotion de l’impunité. L’intervention d’IBK  dans la presse semble être une réponse à l’une des exigences de l’AMDH et ses partenaires. « Nous voulons que les autorités maliennes aient le courage de donner toutes les informations, parce que c’est un droit pour nous d’avoir des informations sur tous ces gens qui sont en train de nuire à la République, et qui ont commis de graves violations au nord du Mali. Nous avons le droit de savoir », avait  déclaré Me Moctar Mariko.

Impliqué dans deux dossiers différents dont le premier est en phase de jugement et le second en instruction,  lors de son évasion de la maison centrale d’arrêt de Bamako le 16 juillet dernier, il a tué à bout portant le surveillant adjudant Kola Sofara. La libération du fugitif qui a été arrêté de nouveau le 24 juillet par les forces de sécurité suscite de commentaire.

En tout cas, tout porte à croire que l’intervention d’IBK vise à rassurer les défenseurs des droits humains qui menacent de marcher dans les prochains sur Bamako.

Bréhima Sogoba
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-12-17 00:55:27