Reformes institutionnelles & élections de 2012: Les défis qui attendent le nouveau PM

Au cours des échanges avec les partis politiques dans la perspective de la formation du nouveau gouvernement, le président de la République, Amadou Toumani Touré a  fait un large tour d’horizon de la vie de la Nation. Il a notamment évoqué les principales missions qui seront confiées à la nouvelle équipe gouvernementale. Ces missions concernent, entre autres, l’adoption de projets de réformes politiques dont la révision constitutionnelle ainsi que l’organisation des élections générales de 2012. Deux défis qui mettent une très forte pression sur la nouvelle équipe gouvernementale qui n’aura que 12 petits mois pour les relever quand on sait la complexité des deux missions.

En effet, pour une meilleure consolidation de la pratique démocratique au Mali, le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré avait mis en place le Cari (Comité d’appui aux réformes institutionnelles) présidé par l’ancien ministre Daba Diawara dont les  conclusions proposent la création d’une Agence générale aux élections appelée à  s’arroger certaines attributions du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et à remplacer la Direction générale aux élections (DGE) et la Commission électorale indépendante (Céni). Après avoir reçu le rapport du président du Cari, le chef de l’Etat avait promis ce jour-là l’organisation d’un référendum d’adoption de ces propositions de réformes pour la fin de l’année 2010 après la correction de l’Assemblée nationale. Mais curieusement, jusque-là, rien n’est fait, mais  à en croire certaines sources, le président de la République devrait dédier un département chargé de la mise en œuvre de ces réformes dont le gouvernail doit être confié à Daba Diawara pour que celui-ci défende les nouveaux textes devant les élus lors de la session d’avril ouverte hier.

L’autre urgence concerne les résultats du Recensement administratif à vocation d’Etat civil (Ravec) lancé en 2009 en vue de la refondation du fichier électoral. Car, il avait été constaté « qu’au Mali, l’état civil est aujourd’hui confronté à plusieurs difficultés d’ordre institutionnel, logistique et financier qui entament sa fiabilité et ses performances. Afin de permettre son adaptation au nouveau contexte sociopolitique, au phénomène de démocratisation des institutions et au respect des différents accords internationaux, le Gouvernement du Mali et ses partenaires conviennent de consentir des efforts importants en direction du système d’état civil dans sa globalité ». Selon les prévisions, c’est sur la base des résultats du Ravec que le nouveau fichier électoral doit être établi pour les élections générales de 2012. Jusque-là, on n’a pas livré les résultats de cette opération, d’où l’inquiétude des partis comme le Parena, le PDES, le RPM et  l’Adéma/PASJ qui ont appelé à aller vite pour qu’on puisse disposer  d’un fichier électoral fiable d’ici à la présidentielle d’avril 2012, soit dans 12 petits mois.

C’est donc dans ce contexte que le Premier ministre en la personne de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé travaillera. Grâce à son expérience, l’ex-fonctionnaire internationale devrait pouvoir relever le défi de l’organisation d’une élection juste, transparente et crédible.

Abdoulaye Diakité