PLAINTE DE BAMAKO CONTRE PARIS AU CS-ONU

Technique de diversion de la France et ses alliéesInscrire la question à l’ordre du jour de la 77ème AG prévue pour le 13 septembre prochain

 Dans une lettre de soutien à la plainte déposée par le gouvernement malien contre l’Etat Français, les organisations des sociétés civiles et des Diasporas des 15 pays africains dénoncent des manœuvres dilatoires et de diversion des instances proches de Paris. Des pratiques qui pour elles, n’ont d’autre dessein que de distraire l’opinion publique de l’urgence de l’heure, c’est-à-dire la plainte.

A travers une lettre datant du 10 septembre 2022, adressée au secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio GUTERRES, les organisations des sociétés civiles et des Diasporas affichent leur volonté à soutenir l’Etat malien pour que lumière soit faite dans cette affaire.

En effet, depuis le 15 août dernier, le Mali par guise de son ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale Bamako, Abdoulaye DIOP a saisi l’ONU par rapport au violation répétées de l’espace aérien du pays par la Force française Barkhane. De ce fait, Bamako affirme détenir des preuves que les survols illégaux n’avaient d’autre but que la collecte de renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et leur approvisionnement en armes et munitions.

Devant ces accusations gravissimes et le silence abasourdissant de l’ONU, les organisations des sociétés civiles et des Diasporas invitent au nom du devoir de vérité et conformément aux buts de l’Organisation des Nations Unies définis à l’article premier de sa Charte, à convoquer la réunion d’urgence du Conseil sollicitée par le Mali. Mieux encore, elles demandent l’inscription de la question à l’ordre du jour de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU qui débutera le mardi 13 septembre 2022. « Le coût humain, économique et politique des activités des groupes terroristes dans le Sahel endeuillent et poussent chaque jour à l’exode des milliers de familles africaines, ce qui constitue un scandale inacceptable qui ne peut plus durer » fustige la lettre.

« Les manège de la France »

Les organisations des sociétés civiles soupçonnent, la France d’activer dans le secret ses réseaux diplomatiques et politiques pour que la réunion demandée par le Mali ne se tienne pas.  Elles pointent du doigt, l’initiative récente du président sénégalais, Macky SALL, qui pour elles, a tenté une médiation entre le Mali et la France de nature à court-circuiter l’exposé des faits et des preuves attendues à la tribune de l’ONU pour la manifestation de la vérité.

A cette liste, s’ajoute « les manœuvres dilatoires et de diversion déployées par des instances alliées à la France, comme la proposition inattendue du Japon, par son premier ministre Fumio KISHIDA, de soutenir l’obtention par l’Afrique d’un siège permanent au Conseil de sécurité, tout comme le rapport final à charges contre Bamako récemment publié par le groupe d’experts de l’ONU pour le Mali ».

Pour les organisations des sociétés civiles et des Diasporas des 15 pays africains, autant d’actions qui apparaissent comme des subterfuges pour distraire l’opinion publique de l’urgence de l’heure, à savoir la convocation tant attendue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU suite à la saisine du Mali.

Ce groupement parait convaincu que l’examen, à la tribune de l’ONU, permettra la manifestation de la vérité concernant les graves accusations et la clarification des nombreux points d’ombre de cette guerre au Sahel liée aux groupes terroristes.

Affaire à suivre !

Abdrahamane Baba Kouyaté