Mise en place de la CENI : L’opposition accuse Kafougouna Koné de parti pris

Engagée dans un bras de fer qui l’oppose à la majorité présidentielle dans la répartition des sièges de la CENI, l’opposition malienne soupçonne aujourd’hui le ministre Kafougouna koné de prendre parti. Au moment où l’opposition réclame 5 des 10 sièges de la CENI qui reviennent de droit aux partis politiques, le MATCL a écrit, le 4 août 2011, au parti SADI pour lui demander le nom de son représentant à la CENI. Passée au crible de la dizaine de partis politiques maliens qui se réclament de l’opposition, cette lettre de Kafougouna Koné a été perçue comme « une manœuvre frauduleuse par laquelle le MATCL veut rendre caduques tous les autres courriers antérieurs qu’il a adressés à SADI et à faire en sorte que SADI soit considéré comme le seul Parti de l’opposition ».

La réunion du 4 août 2011 a conclu que le MATCL cherche à affaiblir le front constitué  par les partis de l’opposition. Dans une correspondance adressée au ministre Kafougouna Koné, le 4 août 2011, Cheick Oumar Sissoko, ancien ministre de la culture et Président du Parti SADI, a indiqué : « Nous sommes étonnés qu’après que l’opposition vous ait adressé deux courriers, respectivement le 15 juillet et le 1er Août 2011, dans lesquels nous avions déjà donné la liste de nos représentants devant siéger à la CENI, nous recevions à la date du jeudi 4 août 2011, un autre courrier N° 1898 MATCL-SG, nous demandant de vous communiquer avant le 20 août 2011 la liste de notre représentant devant siéger au sein de la CENI ! ». Il  a ensuite  regretté de constater que le ministre Kafougouna Koné veuille imposer le même quota que celui proposé par les partis de la majorité, c’est-à-dire 9 contre 1. « Ce qui entache gravement votre neutralité », a-t-il déclaré. Avant de  rappeler au Ministre Koné que c’est suite au constat d’échec des discussions avec la majorité que l’opposition lui a  communiqué la liste de ses représentants, en lui demandant d’appliquer la lettre et l’esprit de la loi électorale dans son article 7.

Assane Koné

Le Républicain 08/08/2011