De quoi je me mêle : Ils ne peuvent faire le carême sans vous cracher dessus ?

D’autres épluchent la vie des ministres et donnent par le menu l’indication des deuxièmes bureaux et même l’heure à laquelle y arrivent les Daf de la République. Enfin, les flics : les plus fins feignent de ne pas vous voir et dès que vous approchez, ils vous sifflent à vous crever les tympans. Vérification de toutes les pièces. Si celles-ci sont complètes, ils demandent la torche qu’ils font allumer au chauffeur même en plein jour.

Et si malgré tout, ils ne trouvent pas le défaut qu’ils cherchent, ils décident : « double file » et confisquent le cahier, prennent connaissance et possession du contenu qui y a été glissé et l’empochent. Vivement donc l’uniforme sans poche avec des pattes poules. Mais le propos c’était déjà de dire que bien qu’en temps normal, les sotrama c’est compliqué, en période de ramadan, c’est plus qu’un calvaire. Avec une dizaine de passagers chacun avec un cure-dent plus long que l’autre et le concert effroyable des dents au contact de l’énervant bâton.

Ou alors le voisinage de deux ou trois causeurs en carême qui sont convaincus que plus l’haleine du jeûneur est insupportable, plus il se rapproche du paradis. Peu importe si le malheureux voisin lui subit l’enfer. Sans compter les crachats.   

Borborygmes, postillons : oreilles martyrisées, habits mouillés, air pollué. Agression majeure à la santé publique. Mais si tu t’en mêles, tu passes pour un mauvais musulman. Grr !

Adam Thiam

Le Républicain 08/08/2011