FESPACO 2011 : Le cinéma africain rythme la vie à Ouagadougou


Pendant huit jours, les milliers de festivaliers venus de toutes les régions du monde auront la possibilité de voir 195 films dont 101 en compétition et 84 en sélection hors compétition. Avec ce foisonnement de films, il n’y a aucun doute, tous les festivaliers auront pour leur goût. Des problèmes du monde rural aux difficultés que les pays africains vivent  dans leur ancrage démocratique, en passant par les fléaux de la jeunesse, la pauvreté, la drogue, l’immigration, etc., sont autant de thématiques abordées par les réalisateurs. Face à cette réalité, Michel Ouedraogo, Délégué général du Fespaco, dira que la manifestation ne se raconte pas : elle se vit.

Et, pour donner le ton, après la série de discours et l’animation musicale assurée par des artistes burkinabés comme Awa Sissao et par le groupe Toofan du Togo, c’est la fresque réalisée par le célèbre chorégraphe burkinabé, Salia Sanou, qui va émerveiller le stade plein à craquer. Intitulé « Jeunesse en songe », la fresque est en elle-même un symbole d’intégration sous régionale. Pour cette fresque, le chorégraphe burkinabé a fait appel à des assistants : Maman Sani du Niger, Aly Karembé du Mali, Orokiya Koné de la Côte d’Ivoire et Théodore L Kafando, Lassan Congo, Jérôme Kaboré, Aguibou B Sanou et Moussa Sanou du Burkina Faso. Sur un chant de Maaté Keita des Go du Kotéba de la Côte d’Ivoire et de Yili Nooma du Burkina, 300 artistes de danse, de musique, d’arts martiaux, d’art équestre et du cirque du Burkina, du Mali, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Bénin ont été mis à contribution pour traduire par des pas de danses « le rêve de la jeunesse d’accéder à un bel avenir ». Même si la non maîtrise à souhait de la régie lumière a joué sur la qualité du spectacle, il faut dire que l’essentiel a été préservé.

Et, c’est du stade que les milliers de festivaliers ont pris d’assaut les salles de cinéma qui écument la capitale du Burkina. La première nuit de projection a été essentiellement consacrée aux hommages que le FESPACO rend à un certain nombre de réalisateurs et comédiens africains disparus de 2009 à 2010. Ce sont : Tahar Cheriaa, Sotigui Kouyaté, Désiré Ecaré, Samba Félix Ndiaye, Amadou Bourou, Mahama Johson Traoré et notre compatriote feu Adama Drabo. Les choses sérieuses ont commencé avec la projection des films en compétition, le dimanche 27 février par la séance d’ouverture qui a enregistré la projection du film de Sylvestre Amoussou du Bénin intitulé « Un pas en avant-les dessous de la corruption ». C’est l’histoire d’un petit artisan qui disparaît. Son frère, épicier, le recherche. L’épicier improvisé détective privé va tomber sur un détournement de l’aide humanitaire. C’est une histoire vraiment rocambolesque qui mettra à nu la mascarade de personnes sans scrupule qui prétendent œuvrer pour l’humanitaire. En même temps que ce film, ce sont 17 autres films fictions long métrage qui sont engagés dans la compétition de l’étalon d’or, dont « Da Monzon, la conquête de Samanyana » de notre compatriote Sidy Fasara Diabaté. La trame du film porte étendard du Mali est simple.     

En 1808, Da Monzon, jeune souverain accède au trône de Ségou avec l’objectif de faire sauter le verrou que constitue Bassi le rouquin, dans l’expansion des frontières du royaume Bambara. En plus de ce film, d’autres films maliens sont en compétition : film court métrage « Tinye So » de Daouda Coulibaly, film TV/vidéo « Drogba est mort » de Moussa Diarra et les films séries TV/vidéo « Karim et Doussou » de Aïda Mady Diallo et « Les Rois de Ségou » de Boubacar Sidibé.

Assane Koné  

Envoyé Spécial

Le Républicain 01/02/2011