Amadou Togola, DG des Douanes du Mali : « Il faut investir davantage dans l’activité syndicale »

Amadou Togola : C’est un sentiment de satisfaction et de fierté, quand en temps que Directeur Général des Douanes, je reçois ici, les agents de Douanes de l’Uemoa qui viennent ici s’interroger sur l’avenir de cette administration au niveau communautaire, ceci est un réel moment de fierté. Les problèmes communautaires, l’avenir de l’Union repose en partie sur la mise en place du marché commun qui est la libre circulation des personnes, des marchandises et des biens. C’est aussi la libre installation des acteurs économiques, et les  Douane sont placées au cœur de ce processus. Les échanges commerciaux, la chaine logistique commerciale internationale, sa sécurisation, sa fluidification reposent sur l’administration. Les administrations douanières constituent le vecteur le plus important du processus d’harmonisation des législations et du processus même de l’atteinte des objectifs de l’Uemoa. Si ces acteurs principaux se rencontrent au plus haut niveau pour mieux gérer les frontières, pour plancher sur l’avenir de cette administration, que ce soit en terme d’exécution des missions de recettes, ou de missions tout court de protection de l’espace économique, je pense que ceci est une très bonne chose. Tout ceci est à l’initiative du syndicat. Les syndicats au niveau sous régional ont pris l’initiative de dépasser les frontières pour se réunir et partager leurs problèmes pour aller de l’avant.

De telles convergences des syndicats qui se regroupent font elles peur à l’administration ?

Non, bien au contraire. Vous savez, le syndicat est un acteur principal de la réussite de toute administration, et de toute œuvre humaine. C’est pour ça que dans toutes nos stratégies au niveau du Mali, le syndicat est placé au cœur de toutes nos procédures et de toute notre stratégie en termes d’atteinte des résultats. Ceci est extrêmement important, il faut investir sur des hommes et de femmes, mais il faut investir davantage dans l’activité syndicale qui est le soubassement de l’entente des agents autour des objectifs commun. C’est en cela que le syndicat de la douane du Mali est associé à toutes les activités de l’administration des douanes.

Quels sont vos sentiments au moment où vos services ont réalisé cette année un dépassement de vos objectifs ?   

Vous savez quand on parle de résultats j’ai toujours peur, parce que la douane n’est pas comme un service quand on atteint les résultats aujourd’hui, on a le temps de savourer, non ! On n’a pas le temps de savourer parce que les objectifs sont de plus en plus ambitieux. C’est vrai que cette année sur des prévisions de 280 milliards, nous avons pu réaliser 283 milliards, soit 3 milliards de plus. Mais on n’a pas eu le temps de savourer.

Qu’est ce que ça vous fait ces résultats remarquables ?

C’est déjà un cap important qu’on a atteint. C’est un motif de fierté que d’atteindre les résultats que l’Etat  nous a assignés.

Etes-vous aujourd’hui un homme comblé ?

Oui, comblé par rapport à l’atteinte de ces objectifs. Je suis tout à fait comblé, mais les défis restent toujours les mêmes. Il faut davantage faire des performances pour qu’on puisse réussir dans les missions économiques et de développement du pays.

Mais avec le processus d’intégration, pensez-vous que les douanes maliennes pourront améliorer ces résultats ?  

L’objectif de cette année dépasse les 300 milliards. En 2011, nous devons faire plus de 300 milliards de Fcfa de recettes. Pour les atteindre, il faut normalement insuffler une dynamique nouvelle en termes de fluidification en termes d’échanges. Nous ne sommes pas inquiets, nous sommes sûrs que nous allons faire ce qu’on pourra faire, ce qui est de notre devoir pour réaliser les quotas et voire les dépasser.

Comment la douane malienne aborde-t-elle l’intégration sous-régionale, faut-il avoir peur pour notre économie ?

Mais non, le moteur de l’intégration sous-régionale, c’est le Mali. Je vous assure que si vous prenez les échanges intra-communautaires, le moteur de l’intégration en termes d’échange commercial c’est le Mali.

Expliquez-vous !

Vous savez le Mali est le pays qui commerce le plus avec l’ensemble des Etats, compte tenu de notre positionnement. Et dans le cadre du processus de l’intégration, le Mali est toujours pionnier. Dans la constitution du Mali, nous sommes prêts à abandonner une partie de notre souveraineté au bénéfice de l’intégration africaine et même sous régionale.

Vous êtes fier de votre rôle ?

Je suis très fier aujourd’hui que tous les douaniers de la sous-région se retrouvent ici à Bamako pour partager ensemble les questionnements, les défis qui se posent au niveau des différentes administrations, pour insuffler une nouvelle dynamique à cette coopération sous-régionale ; et pour davantage faire en sorte que les objectifs de l’Union monétaire ouest africaine soient atteints. Le moteur de l’intégration, c’est la douane qui gère le processus d’intégration aujourd’hui, et qui a le premier wagon dans ce domaine. Donc je suis très fier aujourd’hui, nous sommes les soldats de l’Economie et nous sommes ensuite les soldats de l’intégration.

Propos recueillis

par Boukary Daou

28/01/2011