Aliou Diallo, Mamadou Oumar Sidibé et Mamadou Diarra retournent la veste au second tour

La Politique au Mali est-elle synonyme de trahison ?
On aura tout vu sur la scène politique malienne, du virage à 180 degré au reniement de sa
signature, en passant par la trahison en plein jour. Au point que certains observateurs
pensent que la politique au Mali est synonyme de tromperie. Après avoir signé en grandes
pompes et devant des milliers de partisans, la plate forme d’alliance pour l’alternance et le
changement, Aliou Diallo, Mamadou Oumar Sidibé et Mamadou Igor Diarra refusent de
donner de consigne de vote en faveur de celui d’entre eux arrivé au second tour, Soumaila
Cissé.
Certainement qu’au Mali la politique a sa raison que la raison elle-même ignore. A cause du
comportement peu orthodoxe des hommes politiques, le citoyen lambda a une lecture
tellement négative que, souvent, il se demande si politique n’est pas synonyme de trahison.

En effet, à la veille du premier tour de la présidentielle deux grands regroupements se sont
formés. L’un autour du président sortant, appelé Ensemble Pour le Mali(EMP) et l’autre
autour du chef de file de l’Opposition, appelé Coalition pour l’Alternance et le Changement,
CAC. Chacune d’elles comprenait une soixantaine de partis et d’associations. Si pour la
coalition autour d’IBK, la règle était de le soutenir dès le premier tour, pour la CAC, il
s’agissait de reporter les voix en faveur celui d’entre eux qui arriverait au second tour. Aliou
Diallo, Mamadou Oumar Sidibé et Mamadou Diarra, comme tant d’autres, s’étaient engagés
à cela. A la surprise générale, après la proclamation des résultats classant IBK et Soumaila
Cissé en tête, les positions ont changé. Aliou Diallo et Mamadou Diarra se sont rétractés en
refusant de donner des consignes de vote en faveur de Soumaila Cissé, leur allié, tandis que
Mamadou Oumar Sidibé a fait un revirement spectaculaire pour rejoindre IBK.
Comme en 2013, Soumaila vient d’être lâché par certains de ses alliés. Rappelons qu’en
2002, IBK avait déclaré urbu et orbi, que s’il n’était pas au 2 e tour,  « il donnerait ses voix à
[son] frère Soumaïla. » S’étant classée troisième, Kankélentigui a déclaré publiquement
qu’il « appelle à voter pour ATT, sans état d’âme ». Quelle image les hommes politiques
maliens renvoient à leurs concitoyens, et surtout à leurs cadets et enfants ?

Youssouf Sissoko