DEUXIEME TOUR DE LA PRESIDENTIELLE ENTRE IBK ET SOUMAILA CISSE COMME EN 2013 Les grands chantiers du futur Président de la République

(COMBO) This combination of file pictures created on August 2, 2018 shows Mali's outgoing president Ibrahim Boubacar Keita (L) preparing to cast his vote in Bamako, on July 29, 2018 and Mali's opposition leader and presidential candidate Soumaila Cisse (R), a former finance and economy minister, casting his ballot at the polling station in Niafounke on July 29, 2018, during Malian presidential election. Incumbent Ibrahim Boubacar Keita will face opposition figure Soumaila Cisse in the second round of Mali's presidential election on August 12, 2018 an official announced on August 2, 2018. During first round Keita won 41.42 percent of the vote, with Cisse polling 17.80 percent, according to provisional results, said Territorial Administration Minister Mohamed Ag Erlafk on ORTM public television, adding that the turnout was 43.06. / AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO AND STR

Le dimanche 12 Août 2018, les électeurs maliens étaient conviés aux urnes pour trancher
entre IBK et Soumaila Cissé. En attendant la proclamation des résultats, les supputations
vont bon train sur les scores et le taux de participation, qui était l’autre enjeu du deuxième
tour, n’a pas connu malheureusement une hausse. Quels sont les grands chantiers qui
attendent le nouveau Président de la République ?
Comme un remake du match de 2013, le deuxième tour de la présidentielle malienne a
opposé hier Ibrahim Boubacar Keita, IBK à Soumaila Cissé. Ce second round étant une
nouvelle élection, chaque candidat a enregistré des ralliements et espère en tirer un
avantage, même relatif. En attendant la proclamation des résultats provisoires et définitifs,
respectivement par le Ministère de l’Administration territoriale et la Cour Constitutionnelle,
on peut se projeter dans le futur en évoquant déjà les grands chantiers qui attendent le
nouveau Président de la République, lequel n’aura de temps de grâce que le moment qui
sépare la proclamation définitive des résultats et son investiture.
Le premier grand chantier : La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Comme un caillou dans la chaussure des autorités, le respect de cet engagement est une
condition sine qua non pour tout soutien de la communauté internationale. La mise en
œuvre diligente de cet accord avait été également le motif de soutien de la CMA à la
candidature du Président sortant. La question est de savoir s’il est possible d’appliquer
l’Accord en l’état sans susciter des remous dans les régions du sud et même du centre.

Le deuxième grand chantier : la résolution de la crise sécuritaire
Quand IBK venait au pouvoir en 2013, le Mali avait recouvré la totalité de son territoire
après l’invasion des djihadistes. Cinq ans plus tard, les 2/3 du territoire ne sont pas sous son
contrôle effectif. Pire, au Centre, sévit une inextricable guerre communautaire. L’une des
missions les plus urgentes à laquelle le nouveau Président doit franchement s’atteler, est
d’assurer la sécurité et la libre circulation des personnes et de leurs biens sur toute
l’étendue du territoire. Cela suppose que les forces de défense et de sécurité sont
suffisamment outillées et motivées pour cette mission hautement patriotique.
Le troisième grand chantier : l’apaisement du front social
Durant les cent premiers jours au pouvoir, le nouveau Président de la République aura à
affronter la crise sociale consécutive à la cherté de la vie, aux revendications catégorielles
des travailleurs et à une demande de plus en plus forte des jeunes en matière de formation
et d’emplois. Le nombre hautement élevé de jeunes diplômés ou en âge de travailler par an
sur les marchés de l’emploi, les nombreuses grèves suspendues et en attente de
satisfaction) demeurent une bombe à retardement pour tout le pouvoir à venir.
Quatrième grand chantier : les infrastructures pour le développement
Le quinquennat d’IBK n’a pas été riche en infrastructures, tant dans le domaine des routes
que celui d’industries pour booster l’économie. Le nouveau Président devra s’atteler à la
construction et la réfection des routes pour désenclaver le pays ainsi qu’à l’implantation des
usines pour non seulement propulser l’économie, mais aussi et surtout pour créer de
l’emploi.
Ainsi, Le prochain quinquennat ne sera pas de tout repos pour le nouveau Président, compte
tenu de l’immensité et de la complexité de la crise socio-sécuritaire que connait le Mali
depuis 2012, et surtout de l’impatience dont font montre les différentes catégories sociales.
Youssouf Sissoko