Violences au Mali : Les experts de l’ONU recommandent de nouvelles sanctions

Ban Ki-moon, Le Secrétaire général des Nations Unies.

Selon nos sources, c’est un document qui n’aurait pas dû être rendu public que le 30 août
prochain, soit bien après le second tour de l’élection présidentielle au Mali. Mais, on indique
que les 70 pages du rapport du panel des experts chargés d’identifier les responsables des
blocages au processus de paix malien ont fait l’objet d’une fuite dans les médias. Les experts de l’ONU y font un état des lieux critique et ils recommandent la mise en place de sanctions.
Le tableau est particulièrement sombre ; les forces de sécurité maliennes ainsi que les
groupes armés liés à la plateforme ou à la CMA sont accusés par les experts d’avoir commis
des meurtres de civils ; certains sommairement exécutés lors d’opérations antiterroristes
menées dans le nord et centre du Mali. En ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord de
paix, il y a eu des avancées, estiment les experts dans ce rapport qui a fait fuite, mais elles
sont insuffisantes. Les experts de l’ONU restent cependant prudents. Ils n’ont pas pu
identifier d’individus ou de groupes qui bloquent délibérément l’accord de paix signé en
2015. Mais, ils chargent des groupes dissidents, comme la Coordination des mouvements de
l’entente (CME), qui utilisent la violence pour forcer leur inclusion dans les accords de paix,
selon eux. Des agissements qui nuisent et retardent leur mise en œuvre. La liste des groupes
et des personnalités visés est restée secrète, mais elle ciblerait, parmi les trois parties
signataires de l’accord, des individus de rangs intermédiaires. Cela pour envoyer un message
clair aux chefs que l’impunité n’a plus cours. Les noms devraient être proposés dans le
courant du mois de septembre après le renouvellement du régime de sanctions et l’entrée
en fonction du nouveau président malien.
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« Nous devrons redoubler d’efforts afin d’obtenir une majorité de contrôle de l’action du
président qui sera investi le 4 septembre prochain » dixit Aliou Diallo dans sa déclaration
de fin de campagne
En fin de campagne, le jeudi 9 aout dernier, le candidat à la présidentielle du 29 juillet 2018,
l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo arrivé 3 ième avec 8,03% des voix, s’est adressé à ses
militants depuis le siège de son parti l’ADP-Maliba. Après avoir dressé un bilan plutôt
satisfait de sa campagne et de son résultat, il a dénoncé la « fraude » qui a, selon lui,
entaché le premier tour du scrutin présidentiel.
« Grâce à votre mobilisation sans pareil, nous avons conquis le cœur et l’esprit de nos
compatriotes. A travers le projet pour une nouvelle indépendance, nous avons fait renaître
l’espérance dans le cœur de ceux qui avaient perdu toute confiance en notre cher pays.
Nous sommes parvenus, en quelques semaines, à imposer notre rythme et notre style
unique dans un environnement politique qui n’a jamais voulu voir émerger ma candidature
du lot » dit-il. Mais, ajoute-t-il, « par la force de votre engagement, nous sommes passés
d’outsiders à favoris ».
« C’était notre première aventure électorale et, de surcroît, nous avons privilégié la jeunesse
là où beaucoup auraient préféré la continuité d’une même classe politique. Et je peux le dire
sans me tromper que nous avons été l’une des équipes de campagne les plus jeunes,
dynamiques et totalement nouvelles dans le paysage politique » indique-t-il. Il poursuivra en

avouant qu’en « nous observant à la tâche, certains ont affirmé que je faisais une erreur en
m’entourant principalement de jeunes. Aujourd’hui, je suis fier du choix que j’ai fait. Je suis
fier de mon équipe de campagne et de toutes ces bonnes volontés qui m’ont soutenu.
Ensemble, nous avons prouvé que le changement est possible. Nous pouvons être fiers de
nous-mêmes et du résultat obtenu. Nous avons mené la meilleure campagne électorale ».
Mais, Aliou Diallo semble avoir déjà le regard tourné vers la prochaine échéance électorale ;
à savoir les législatives. C’est pourquoi explique-t-il « nous devrons redoubler d’efforts pour
préparer les élections législatives du mois de novembre et obtenir une majorité de contrôle
de l’action du président qui sera investi le 4 septembre prochain ». Pour lui, il s’agit de
consolider les acquis démocratiques et s’engager davantage à la transparence et à la
crédibilité des futurs processus électoraux en les dotant d’un antivirus contre la fraude et le
bourrage des urnes.