À la veille de nouveaux pourparlers internationaux sur la guerre en Ukraine, le Kremlin a déclaré ce lundi vouloir entamer des négociations « sérieuses » en vue d’une « paix à long terme ». Une position qui survient alors que le conflit, entamé en février 2022, continue de provoquer des pertes humaines et une instabilité géopolitique majeure en Europe.
Lors d’un point presse, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a affirmé que « la Russie reste ouverte à des discussions constructives, à condition qu’elles tiennent compte de la réalité sur le terrain et des intérêts de sécurité de notre pays ». Selon lui, seule une « approche pragmatique et sincère » pourra conduire à une désescalade durable.
Scepticisme en Occident
Du côté de Kyiv, ces déclarations sont accueillies avec prudence, voire scepticisme. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rappelé que tout dialogue de paix devrait débuter par un retrait total des troupes russes des territoires occupés, notamment le Donbass et la Crimée. « La paix ne peut être bâtie sur l’agression et l’annexion », a-t-il insisté lors d’un discours diffusé dimanche soir.
Les chancelleries occidentales ont également réagi avec réserve. Washington et Bruxelles redoutent que ces appels au dialogue ne soient qu’un moyen pour Moscou de gagner du temps sur le front, où les forces russes peinent à progresser. « Nous avons vu ce type de discours par le passé, sans qu’aucune action concrète ne suive », a déclaré un diplomate européen sous couvert d’anonymat.
Un tournant diplomatique possible ?
Alors que la Suisse doit accueillir une conférence de paix en juin prochain, cette nouvelle déclaration du Kremlin pourrait représenter une ouverture — ou un écran de fumée. Plusieurs analystes estiment que Moscou cherche à améliorer son image sur la scène internationale, alors que les sanctions économiques continuent d’affaiblir son économie.
Pour l’instant, aucune date n’a été fixée pour une reprise officielle des négociations entre les deux parties. Mais sur le terrain, les combats se poursuivent, et la situation humanitaire reste critique dans plusieurs régions de l’est de l’Ukraine.
Vers une sortie de crise ?
Si les intentions russes restent à confirmer, l’appel à des discussions « sérieuses » intervient dans un contexte où les deux camps semblent s’essouffler militairement. La pression internationale, notamment de pays émergents, pourrait également jouer un rôle pour pousser vers un compromis.
Cependant, sans gestes concrets de la part de Moscou, Kyiv et ses alliés restent méfiants. Pour l’heure, la paix reste encore lointaine, suspendue à des conditions jugées irréconciliables.
La rédaction
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