Situation politique au Mali / Les chancelleries préoccupées

D’autres ressortissants étrangers, parmi les partenaires techniques et financiers, ont tout simplement fait leurs valises et quitté le Mali, jadis havre de paix.

Puis, une lueur d’accalmie avec la signature de l’accord cadre CNRDRE-CEDEAO qui a permis au Président par intérim Dioncounda Traoré de prêter serment, après la démission du président Amadou Toumani Touré. Mais la définition des contours de la transition allait vite donner lieu à différentes interprétations de l’accord cadre, selon que l’on soit du bord des auteurs du coup d’Etat (parce que la gestion de la chose publique, sous le Président ATT avait fait de nombreux mécontents) ou que l’on soit formellement contre l’intervention des militaires par la force dans la scène politique. En définitive, au lendemain de Ouagadougou, un Premier ministre a été nommé, mais au même moment une vague d’arrestations n’a pas laissé indifférentes les chancelleries à Bamako. Certaines de ces chancelleries avaient entrepris hier de se rendre à Kati, pour s’imprégner des réalités au quartier général du CNRDRE, avant de reporter leur visite. Ces diplomates avaient appris  que les détenus en question allaient être libérés d’un moment à l’autre.

Effectivement, au moment où nous mettons sous presse, nous avons appris que toutes personnes détenues ont été libérées et on regagné leur domicile à l’exception de Soumaila Cissé et du général Waly Sissoko, vraisemblablement pour des ennuis de santé. Mais nous restons sur notre faim quand aux motivations réelles de ces arrestations jugées arbitraires.

Hier, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) a rencontré à l’hôtel Nord sud, à huis clos, des ambassadeurs de pays arabes. Nous n’en avons eu aucune conclusion. Ce regroupement anti-putsch se bat pour le retour du CNRDRE dans les casernes, et l’effectivité des pouvoirs qui lui sont dus au Président de la République par intérim. Car on ne peut pas comprendre que le pouvoir soit partagé entre le président de la République et celui du CNRDRE, avec entre les deux un Premier ministre hyper puissant. Tel est le sens du combat porté par le FDR. Même si à Kati, l’on pense que la transition est le domaine de l’accord cadre qui reste la prédilection du CNRDRE et la CEDEAO. Matière à négociation donc.

B. Daou

Le Républicain Mali 20/04/2012