Sante publique : 77 médicaments placés sous surveillance

Douze classes de médicaments, notamment des vaccins anti-grippaux ou anti-hépatite B, ainsi que des anti-dépresseurs pour enfants – complètent cette liste qui invite patients, médecins et pharmaciens à la prudence.

Sa publication fait suite au scandale du Mediator, médicament coupe-faim présenté  comme un antidiabétique qui aurait fait de 500 à 2.000 morts avant son interdiction en France en 2009, des années après son retrait dans d’autres pays.

« Il est clair que cette publicité donnée à cette liste est une manière de rebondir sur cette affaire », a reconnu le professeur Didier Houssin, directeur général de la Santé, lors d’une conférence de presse au ministère de la Santé.

« Ce n’est qu’une première étape dans le processus d’amélioration du dispositif de pharmacovigilance en France », a-t-il ajouté en allusion au souhait du gouvernement français de remettre à plat la procédure d’autorisation des médicaments.

Figurent dans la liste publiée lundi des médicaments connus du grand public tels que l’adjuvant de lutte contre l’obésité Alli commercialisé par GSK et le Champix, médicament d’aide au sevrage du tabac des laboratoires Pfizer.

Tous détenteurs d’une autorisation de mise sur le marché, ces remèdes ont été répertoriés « soit parce les autorités sanitaires ont jugé nécessaire, à titre préventif, de renforcer ce suivi, soit parce que des signaux de risque ont été détectés », précise l’Afssaps dans un communiqué.

« Cette liste a vocation à être actualisée et complétée », a dit Fabienne Bartoli, adjointe du directeur général de l’Afssaps, lors de la même conférence de presse.

RISQUES OU BÉNÉFICES

Publiée  à la demande du gouvernement, la liste représente une « garantie » pour le patient, qui ne doit pas pour autant arrêter de prendre les médicaments surveillés, a souligné Didier Houssin.

« C’est comme la sécurité routière. On surveille la circulation jour et nuit, mais il y a une vigilance renforcée les jours de départ ou de retour de vacances », a-t-il déclaré. « Les patients ne doivent pas arrêter leur traitement ou modifier la dose sans consulter leur médecin ».

Comme lui, Fabienne Bartoli en appelle au bon sens.

« Les patients doivent identifier le risque pour éventuellement en parler à  leur médecin et être sûr que cet effet indésirable-là n’est pas pour eux et ne fait pas, dans leur cas, pencher la balance plus du côté des risques plutôt que de celui des bénéfices », a-t-elle expliqué.

« Pour garantir cela, il faut que la prescription soit bien adaptée à  un individu donné. »

Environ 12.000 médicaments sont commercialisés en France, dont 8.000 en officine.

Aucun n’est anodin, a souligné Francis Abramovici, médecin généraliste. « Tout médicament efficace comporte des risques, sinon c’est un placebo », a-t-il fait valoir.

Parmi les médicaments de la liste, le Ponzylane, prescrit chez les personnes ayant du mal à mouvoir leurs membres inférieurs, devrait être bientôt retiré  du marché car il contient du buflomédil, une substance jugée nocive.

Pour d’autres médicaments, l’Afssaps met en garde contre des effets indésirables concernant par exemple l’isotrétinoïne, médicament anti-acné qui pourrait entraîner des problèmes psychiatriques.

Dans le cas d’Alli, l’agence note des problèmes de mésusage et des risques de troubles pancréatiques et hépatiques.

Rassemblés par Oumar Camara

L’ Indicateur Renouveau 01/02/2011