Révision constitutionnelle / L’obsession d’ATT

En effet, d’après le chronogramme de la Délégation générale aux élections (Dge), ces opérations auront lieu du 1er octobre au 31 décembre 2011. Cette révision spéciale concerne : l’identification des électeurs déjà inscrits sur la liste électorale, la gestion des nouvelles inscriptions d’électeurs, la gestion des cartes d’électeur non retirées, la correction des anomalies pendant la révision, le recours devant les tribunaux, le jugement des faits objet de plaintes, l’établissement des tableaux d’inscription et des tableaux de mise à jour. Si l’étape de cette révision spéciale est sautée, le référendum devient un exercice périlleux dans la mesure où les citoyens vont voter sur la base de listes non nettoyées, donc bourrées d’anomalies.

La deuxième impasse dans laquelle les organisateurs du référendum vont engager les électeurs est celle des élections sans fichier électoral consensuel. En effet, le chronogramme du fichier électoral consensuel publié par la Dge, lors du dernier cadre de concertation, s’étale du 1er janvier au 30 avril 2012. De ce fait, les opérations qui doivent être effectuées concernent la transmission des documents de révision à la Dge via le Matcl, le traitement informatique à la Dge, la réalisation des cartes d’électeurs, l’impression des documents électoraux, la transmission des documents électoraux au Matcl, la distribution des cartes d’électeurs et enfin le premier tour de l’élection présidentielle.

Ce fichier électoral consensuel ne peut, si l’on se conforme aux textes de l’Uemoa, s’appliquer au référendum dont la date est prévue six mois avant l’élection présidentielle. Le président ATT a donc entrepris un forcing qui ne fait que traduire son obsession de réaliser la révision constitutionnelle pendant son mandat. Interrogé par Rfi, le président de la République s’est focalisé sur les inquiétudes de certaines personnes, concernant son souhait de briguer un troisième mandat. Il a ajouté que cette crainte était injustifiée, car il ne touchait pas à cette disposition de la constitution puisqu’il n’avait nullement l’intention de prolonger le mandat du chef de l’Etat.

En fait, c’était réduire le débat à sa plus simple expression, car les sujets de discordes concernant les réformes constitutionnelles sont nombreux. Un point qui, d’ailleurs, continue de défrayer la chronique est celui qui enlève à la Cour constitutionnelle sa compétence à proclamer les résultats des élections. D’autres pommes de discordes constituées par la double nationalité, la réduction drastique du rôle du Premier ministre confiné en simple exécutant de la politique de la Nation, les graves conséquences qu’entraîne la possibilité de réviser la constitution sans passer par le vote populaire, à savoir le référendum… continuent d’alimenter la controverse. A tel point que des citoyens soucieux du devenir de la Nation, en l’occurrence le collectif Touche pas à ma constitution, ont promis de tout faire pour qu’il n’y ait pas de référendum.

Baba Dembélé

Le Républicain 07/09/2011