REFORMES CONSTITUTIONNELLES : Carton rouge du front de contestation

Le secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), Siaka Diakité a, au nom du Conseil et du bureau exécutif de son syndicat, exhorté le collectif à se consolider pour prendre des dispositions en vue  d’atteindre l’objectif recherché. Il a affirmé que son syndicat est contre ces reformes constitutionnelles élaborées par un comité d’experts désigné par le Président de la République, ATT, en cette période de vache de maigre.

Me Mamadou Gaoussou Diarra a fait un résumé de la reforme proposée. Selon lui, le projet de loi voté par les députés dans son préambule fait référence à la charte de Kurukan Fuga qui, selon lui, n’abolit pas l’esclavage et prévoit des discriminations. Au niveau des différentes institutions avec la nouvelle  constitution, le Président de la République  définit la politique de la nation, il nomme et révoque le premier ministre sans aucune référence à l’Assemblée Nationale a-t-il déploré.

Pour Mahamane Hamèye Founé Mahalmadane, Président du Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) rien ne justifie cette réforme si c’est pour faire plaisir à un homme. Il s’est dit surpris du vote du projet de la loi par 143 dépités contre seulement 3. Il a précisé que son syndicat sera de la bataille jusqu’au  bout. Il a soutenu que la désignation du Président de la Cour Constitutionnelle par le Président de la République rompt l’équilibre du pouvoir. «Si on va comme ça on aura beaucoup de Paul Yao Ndré pour servir le Président de la République et Dieu sait qu’il en existe dans la magistrature malienne, aujourd’hui. Par rapport à la création du Sénat, Hamèye Founé trouve que c’est l’occasion de caser, de remercier ses amis avant de partir. Il n’y a rien de plus value à ce niveau. Le Président de SYLIMA pense qu’il y a immixtion dangereuse de l’Assemblée nationale dans les prérogatives du pouvoir judiciaire. Il a conclu son intervention en affirmant qu’au sein de cette constitution il y a des contradictions graves, «La République serait en danger si cette constitution passait, chacun doit chercher un passeport»

Le Président du Forum des Organisations de la Société Civile au Mali trouve qu’il n’y a pas lieu de faire l’amalgame entre les réformes et les élections de 2012. «Nous devons sursoir à l’organisation du référendum afin de permettre à toutes les composantes de la société de s’investir sérieusement pour la pleine réussite des élections présidentielles et législatives de 2012» a affirmé Adama Diakité.

Modibo Sangaré de l’UNPR a soutenu que cette constitution est démocraticide, liberticide. «Elle ne passera pas si nous sommes déterminés. Maintenant il faut des actions prenons la rue» a-t-il conclu.

A travers ce meeting, le front de contestation de la réforme constitutionnelle a affûté ses armes. Son carton rouge sera-t-il suivi par la rue ? En tous les cas, les prochains jours seront chauds. L’UNTM a donné déjà le ton avec son préavis de grève générale pour les 04 et 05 octobre 2011.

Harouna Niaré, Stagiaire

Le Scorpion 14/09/2011