Référendum constitutionnel : « Nous allons nous organiser pour mobiliser les Maliens à voter Non »

 

C’était le 3 août 2011, lors d’une conférence de presse animée par les députés de l’opposition dans la salle de conférence de la radio Kayira.

Dans le cadre de sa mission parlementaire, le groupe des députés de l’Opposition Sadi, en collaboration avec la Fondation Cmdid, a organisé le 3 août 2011, une conférence de presse à la Radio Kayira de Djélibougou. Animée par le Dr Oumar Mariko, Moussa Coumbéré et Oumou Coulibaly, cette conférence avait pour thème « Le bilan de session ordinaire d’avril 2011 et l’analyse critique de la démarche parlementaire de l’opposition ». Mais, comme il fallait s’y attendre, actualité oblige, les journalistes ont inscrit à l’ordre du jour le vote du projet de loi portant révision de la constitution. « Nous nous sommes battus, mais le combat était perdu d’avance », a-t-il indiqué. Dr Oumar Mariko a indiqué que la plupart des députés, dans les coulisses de l’Assemblée nationale, n’était pas d’accord avec le projet de loi portant révision constitutionnelle.

Pour donner du poids à ce qu’il dit, Dr Oumar Mariko a indiqué que malgré que les députés de la majorité aient voté les 28 amendements avec une majorité écrasante, ils sont quand même revenus pendant les débats pour exprimer leurs inquiétudes qui rejoignaient celles des trois députés de l’opposition. « Nous nous sommes battus contre le Général Moussa Traoré parce qu’il était autocrate et dictateur. Aujourd’hui, 20 ans après, nous venons de décider de faire du Président de la République du Mali, un autocrate et un dictateur, en lui donnant des pouvoirs extraordinaires dans la constitution.

Mais, où allons-nous », a-t-il déclaré.  Avant d’indiquer qu’on va droit dans un mur. A l’instar des députés de la majorité qui n’ont pas caché leur volonté de descendre sur le terrain pour convaincre les maliens, Dr Oumar Mariko a indiqué qu’ils vont s’organiser pour mobiliser les maliens à voter non. « Les députés qui ont voté avec les deux mains en l’air, le projet de loi portant révision de la constitution, n’étaient pas dans la rue pour défendre Att lorsque les associations et organisations musulmanes y sont descendues pour contester l’adoption du code des personnes et de la famille. Je suis convaincu qu’ils n’y seront pas lorsque le peuple malien y descendra pour dire non à la révision constitutionnelle », a-t-il conclu.

Mais auparavant, Dr Oumar Mariko s’est officiellement prononcé sur le départ de Mamadou Guindo dit Madou pain, député élu à Niono sur la liste Sadi-Bdia. Même s’il est convaincu que les « raisons de convenances personnelles »  évoquées officiellement par le député Mamadou Guindo pour quitter les rangs du parti qui l’a amené à l’Assemblée nationale ne sont pas les vrais, Oumar Mariko retient qu’il est allé à la Codem, parti de la mouvance présidentielle. Il a rappelé qu’au cours de la session d’avril 2011, les députés maliens ont voté 63 projets de lois sur les 65 déposés sur la table de l’Assemblée nationale. Selon lui, les deux lois qui n’ont pas été votées sont : Le code des personnes et de la famille et le projet de loi portant la suppression de la peine de mort. En plus des projets, il y a eu 6 propositions, dont seulement une en relation avec la modification d’une ordonnance sur l’éducation a été prise en compte. « Toutes les autres, dont ma proposition de loi pour attribuer un statut aux anciens combattants maliens, ont été rejeté », a-t-il révélé.   

Assane Koné

Le Républicain 04/08/2011