PDES: L’imposture d’Hamed Sow

Dans tous les cas, Hamed Sow ne peut s’en prendre qu’à lui-même, car, au moment de la création du PDES, il avait refusé de devenir membre de la direction, en préférant être un simple président d’honneur. On aurait pu comprendre sa sortie s’il avait été un membre de la direction du parti. Qu’un simple président  d’honneur se permette de parler au nom du parti, cela s’appelle de l’imposture.

Hamed Sow démontre du coup, par la même occasion, l’amateurisme dont on accuse fréquemment les responsables du PDES. Même s’il a réussi à se faire élire Secrétaire général du parti dans la Section de la Commune IV du district. S’il avait tenu cette conférence de presse pour parler de sa section, personne n’aurait crié au scandale. Si le Dr Hamed Sow ne le sait pas, nous lui rappelons que les Présidents d’honneur sont des éminences grises, des conseillers du parti. Ils assurent la médiation en cas d’éventuels conflits entre les militants ou entre les responsables du parti.

Cette sortie hasardeuse n’est ni plus ni moins qu’une façon de se positionner dans la perspective du choix du candidat pour l’élection présidentielle de 2012, pour barrer ainsi la route au Président du parti, qui, lui aussi, semble avoir des ambitions présidentielles. «Je serais le premier surpris de voir Séméga se présenter comme candidat. Je sais qu’il va respecter son engagement vis-à-vis du Président de la République, Amadou Toumani Touré», a déclaré au cours de  sa rencontre avec la presse Hamed Sow.

L’ancien ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, qui avait été débarqué du gouvernement à cause  de son implication dans un scandale financier au Centre de développement de l’entreprise (en Belgique) dont il était le patron, s’est présenté comme un faiseur de roi au PDES: «je me suis battu pour qu’il n’ait pas de sanction contre Bittar et certaines personnes». C’est bien ça le rôle d’un Président d’honneur: rassembler les militants et tenter d’éviter l’affrontement. Un Président d’honneur ne se substitue pas aux membres de la direction du parti. S’il était Vice-président, Secrétaire général ou encore Secrétaire politique du parti, personne ne pourrait lui en vouloir.

Le Dr Hamed Sow a voulu faire croire que le PDES se portait bien, allant jusqu’à minimiser la crise qui couve en son sein. Mais qu’on ne s’y trompe pas, car l’on n’a pas besoin d’aller à la Mecque pour savoir que Dieu existe. Cette sortie d’Hamed Sow est une première fois dans notre pays. On n’avait jamais vu un Président d’honneur organiser personnellement une conférence de presse pour parler d’un parti à la place de ses instances. Décidemment, les apprentis politiques du PDES n’en finiront jamais de nous surprendre.

Youssouf Diallo

Le 22 Septembre 02/11/2011