Processus politique et électoral : Comment impliquer les jeunes et les personnes vivant avec un handicap ?

Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en partenariat avec la Minusma organise, depuis hier à la Maison des Ainés, un atelier de réflexion sur les stratégies de promotion de la participation des jeunes et des personnes vivant avec un handicap dans les processus politiques et électoraux au Mali. L’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Haminy Belco Maïga, en présence du représentant de la Minusma, Kacou Assoukpé et d’un parterre de jeunes, venus de toutes les régions du Mali et du district de Bamako.

Cette rencontre, qui prend fin aujourd’hui, vise à faire un état des lieux de la participation des jeunes et des personnes vivant avec un handicap au processus électoral au Mali.Dans son intervention, le représentant de la Minusma a indiqué que dans de nombreux pays, notamment au Mali, les analyses se penchent de plus en plus sur les jeunes et leur rapport à la démocratie. Pour lui, leur absence remarquée de la sphère électorale est marginalisée par « ceux qui préfèrent mettre l’accent sur les autres formes d’engagement auxquelles prennent part les jeunes ».

« Dans tous les cas, le thème ne laisse personne indifférent, et surtout pas le gouvernement et les organisations de la société civile qui cherchent sans cesse de nouvelles initiatives pour accrocher les jeunes à la politique, à toute politique », a ajouté Kacou Assoukpé.

Selon de récentes études, bien qu’ils représentent un tiers de la population de l’Afrique, les jeunes âgés de 15 à 35 ans auraient une influence assez limitée sur les politiques nationales, a souligné Kacou Assoukpé.

« Nous osons croire qu’au cours des présents travaux, nous pourrions tous ensemble et de manière concrète, identifier les stratégies pertinentes susceptibles de contribuer à accroître l’implication de ces catégories de personnes dans les différents processus politiques en vue de la consolidation de la démocratie malienne », a déclaré le représentant de la Minusma.

Pour qui, c’est un impérieux devoir pour eux de créer un environnement à même d’encourager la jeune génération et les personnes vivant avec un handicap à s’impliquer davantage et de manière effective au processus électoral. Pour ce faire, dit-il, il serait souhaitable que le cadre juridique applicable aux élections prenne en compte les spécificités de chacune de ces catégories de citoyens.

« L’on pourrait par exemple aménager, pour les prochains scrutins, des bureaux de vote témoin pour les personnes à mobilité réduite, envisager la production de quelques spécimens de bulletins de vote en braille pour les handicapés visuels ou réserver un quota de recrutement d’environ 50% pour les jeunes en tant que responsables de bureaux de vote et agents électoraux », a proposé Kacou Assoukpé.

De son côté, le représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation estime que promouvoir la participation des jeunes et des personnes en situation de handicap dans les processus électoraux constitue aujourd’hui un défi majeur que le gouvernement et ses partenaires se doivent de relever. Mais pour lui, ce défi ne saurait être relevé sans l’implication effective de la jeunesse qui constitue l’une des forces vives de notre pays.

Pour Haminy Belco Maïga, la participation des personnes vivant avec un handicap aux processus politiques et électoraux est l’un des moyens majeurs par lesquels, ils peuvent se faire entendre. Par conséquent, a-t-il conseillé, leur intégration dans le processus électoral ne devrait pas être réduite à leur simple participation en tant qu’électeurs, mais aussi et surtout comme candidats ou observateurs.

« Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de créer un environnement pour leur assurer une bonne accessibilité aux lieux de vote », a souligné Haminy Maïga, qui a lancé un appel à la classe politique, afin qu’elle intègre dans les programmes de société, la dimension handicap en vue de leur pleine participation à la vie économique, sociale, culturelle et politique.

Il a invité à une participation active aux débats afin que sortent de l’atelier, des pistes de solutions et des orientations claires permettant de mettre en place un mécanisme de suivi de la prise en compte des priorités des jeunes et des personnes vivant avec un handicap dans les processus politiques et électoraux.

Bembablin DOUMBIA

Source: Essor