Processus de sortie de la crise politique Les vérités de Pr Younouss H. Dicko du RDS Pour Pr Younouss Hamèye Dicko, un des leaders de la majorité présidentielle, le président de la République n’a actuellement aucun pouvoir pour dissoudre l’Assemblée Nationale, encore moins la Cour Constitutionnelle en vue de contribuer à la sortie de crise.

Sur le plateau  de l’émission « Grand Jury » de Renouveau TV le jeudi dernier, le président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS) membre de la majorité présidentielle, a usé et abusé de la langue de bois au point de nier que le pays soit actuellement bloqué. « Le pays n’est pas bloqué, les institutions fonctionnement… », a-t-il rétorqué face à la question d’un journaliste sur le fait que cela fait plusieurs jours que le pays est sans gouvernement et s’il était optimiste.

Pr Younouss Hamèye Dicko dira même que les contestataires du M5-RFP sont des ignorants et non des putschistes, comme certains le disant. « Comment des ministres, des avocats, des intellectuels de ce niveau peuvent-ils se tromper à ce point ? ». Quand on entend leurs revendications, on se perd. Et de souligner que  le président de la République ne peut pas dissoudre la Cour Constitutionnelle ; il ne peut pas non plus dissoudre l’Assemblée Nationale, à moins d’un an après les élections législatives. « Au nom de quoi ces personnages peuvent-ils demander la dissolution de l’Assemblée Nationale, la dissolution de la Cour Constitutionnelle, la démission du président de la République ? Il restera quoi ? Comment peut-on chercher le pouvoir de cette façon ? », a-t-il fustigé.

Par rapport aux propositions de la CEDEAO pour sortir le pays de cette mauvaise passe, Pr Younouss Hamèye Dicko est dubitatif et accuse l’organisation sous-régionale de ne pas connaître les réalités maliennes. Et d’ajouter que la CEDEAO ne connaît pas notre Constitution avant de se hasarder à proposer la tenue des élections législatives partielles. Celles-ci ne sont prévues qu’en cas de décès ou de démission des députés.

En guise de proposition pour sortir de la crise, le président du RDS exige d’abord que l’on cesse de manifester les vendredis, pour ne pas faire d’amalgame. Le vendredi est un jour de calme, un jour saint… Et d’ajouter que le président doit aller vers la formation d’un gouvernement d’union nationale de mission avec une feuille de route claire, la mise en œuvre rapide des résolutions du Dialogue national inclusif, etc.

Il a reconnu toutefois qu’il y a un malaise au sein de la population et que tout le monde reconnaît que les récentes élections législatives ont été la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase. Il n’a pas manqué de dire avec force que quelle que soient les injustices, les décisions de la Cour constitutionnelle, au terme de la loi, sont sans aucun recours.

Pr Younouss Hamèye Dicko n’a pas manqué de dire que les élections sont une question d’argent, donc d’achat de conscience. Ce qui a toujours défavorisé son parti le RDS. Lui-même n’ayant jamais compéti à aucune élection. Le RDS n’a aucun député, mais il aurait « beaucoup » d’élus communaux. Kassoum TOGO