Crise sociopolitique au Mali Ces pseudo-alliés qui affaiblissent IBK Ils sont nombreux à s’afficher comme des soutiens du président IBK, mais travaillent pour leurs propres intérêts. Comment peut-on se positionner comme soutenant le chef de l’Etat et  se battre par les temps qui courent pour obtenir des élections législatives partielles pour faire tomber Moussa Timbiné du Perchoir ?

Pourquoi IBK est-il voué aux gémonies, au point que même dans son propre camp, la majorité présidentielle, le doute et les hésitations sont perceptibles  quant au soutien à lui apporter?

Comment se fait-il que le président du regroupement politique de la majorité, Ensemble pour le Mali (EPM), Bokary Tréta est aujourd’hui quasiment en campagne pour aller vers des élections législatives partielles ? Juste pour assouvir sa soif de faire tomber des députés qu’il avait combattu ? Et dire qu’au sein de cette même majorité, l’ADEMA-PASJ et certains élus comme l’actuel président de l’Assemblée Nationale font feu de tout bois pour préserver la législature en cours.

En outre, après que des alliés politiques mécontents comme l’APM-Maliko de Modibo Kadioké, le MC-ATT de Jeamille Bittar et le PACP de Yeah Nienkoro Samaké eurent quitté les rangs de la majorité présidentielle pour rejoindre le mouvement des contestataires du président IBK, le M5-RFP, certaines autres formations politiques semblent plutôt hésitants dans leur soutien au chef de l’Etat.

C’est le cas des partis politiques comme le MIRIA, l’ADEMA-PASJ, l’UDD et d’autres, qui sont en pleine réflexions et interrogations quant à la poursuite de leur soutien à IBK, fortement contesté au pouvoir depuis plusieurs semaines. Sans compter que l’embarras et l’insatisfaction sont tout aussi perceptibles dans certains regroupements politiques comme la COFOP, où l’on a eu du mal à dissuader certains militants de prendre part aux dernières manifestations de rue.

C’est ainsi que la section ADEMA-PASJ-France vient de déclarer solennellement son soutien au M5-RFP en applaudissant ses revendications, sauf celles portant sur la demande de départ d’IBK. Elle conseille « d’éviter une humiliation du président de la République en le maintenant dans une fonction honorifique jusqu’à la fin du mandat ». Pendant ce temps, l’UDD réclame un gouvernement d’union nationale. Idem pour le MIRIA qui déconseille toute velléité de confrontation avec les contestataires et exige la dissolution de l’Assemblée Nationale…

L’on se demande alors ce qui a pu bien se passer au sein de ces alliés politiques pour qu’on en arrive à ces frustrations et désirs de lâcher le locataire du palais de Koulouba.

Il semble d’abord que le président IBK n’a presque jamais affiché une volonté claire de partager le pouvoir en responsabilisant comme il se doit ses amis politiques. Il a, confient certains frustrés, géré le pouvoir avec sa famille proche et ses protégés ayant des liens familiaux.

C’est ainsi que plusieurs observateurs indexent le rôle important que jouent son épouse, Aminata Maïga et son fils Karim Kéita dans le fonctionnement politico-institutionnel du pays. « Ils décident et influencent de nombreuses positions du chef de l’Etat », murmurent des alliés mécontents. Un député du RPM a pu un jour à l’Hémicycle dire à Karim Kéita, qu’il est à la base des mécontentements de plusieurs Maliens par rapport à la gouvernance de son père.

En effet, on susurre que le fils du chef de l’Etat serait dans lobbying en faveur de certains hauts cadres nommés à des postes importants de responsabilité. Les Mustapha Ben Barka, Mahamadou Camara,  Kamissa Camara, Tiéman Hubert Coulibaly, Arouna Modibo Touré, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, etc auraient été nommés sur forte recommandation de la famille présidentielle. Sans compter que certains cadres et ministres ont des liens de famille établis avec le président. Tout cela a mis en colère les alliés politiques dont des cadres du RPM, qui ont toujours estimés que IBK ne serait pas devenu président sans leur « travail sur le terrain ».

C’est ce qui fait que durant cette crise politique, l’on ne se bouscule pas pour aller au charbon en faveur du président IBK. Où sont partis les Bokary Tréta, Me Baber Gano,  Nancoman Kéita du RPM, les Téimoko Sangaré de l’ADEMA-PASJ, Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD, Housseini Amion Guindo de la CODEM ,Tiébilé Draamé du PARENA? Tous peinent à animer, par exemple, des meetings, participer à des débats pour apporter leur soutien à IBK et tenter de déstabiliser les sorties du M5-RFP. Et, pour traduire ce malaise, les deux manifestations prévues par les alliés de la majorité présidentielle ont toutes été reportées sine die, preuve que IBK a du mal à trouver des « défenseurs ».

Baba Djilla SIW