Présidentielle de 2012 : quel enjeu pour la démocratie malienne ?


Les politiques qui croient que les élections générales de l’année prochaine pourront se tenir avec l’actuel fichier semblent être plus raisonnables, car personne ne peut garantir une révision possible de l’actuel fichier avant les élections générales de 2012. Et le temps est bien court pour apporter des modifications au fichier issu du RACE. Il faut donc savoir raison garder, et à juste titre, car compte tenu du temps qui nous sépare des élections de 2012, même une révision du fichier disponible ne peut réussir à 100%.

Ce qui paraît plus juste et raisonnable et qui peut éviter des dérapages  à  notre démocratie en 2012, c’est de tenir les élections présidentielle et législatives sur la base de l’actuel fichier électoral. Au Mali, nous n’avons point besoin d’échauffourées liées à de quelconques intérêts personnels. Les Maliens veulent des élections apaisées ; Ils veulent également le respect strict de la Constitution. S’il faut réviser l’actuel fichier électoral issu du RACE, nul doute que cela pourrait lourdement et négativement peser sur la tenue normale des élections générales de 2012 aux dates prévues.

La question relative au maintien du fichier ne doit plus être à l’ordre du jour, même à la faveur de la prochaine réunion interministérielle prévue sur le dossier des élections. Il ne devrait pas y avoir de tergiversations sur la question relative au maintien ou non du fichier électoral actuel. Une amélioration de l’actuel fichier électoral peut bien être possible ; mais il appartient à la classe politique de tout mettre en oeuvre pour éviter un quelconque report des élections lié au fichier issu du RACE.

Bien que certains hommes politiques estiment qu’aller aux élections avec le fichier actuel comporte des risques, on devrait quand même le faire afin de rester dans la légalité constitutionnelle. Le Président ATT s’est « défait » de tout le monde en déclarant, lors des Journées des municipalités, qu’il passera le témoin à son successeur le 8 juin 2012, au plus tard à midi. La balle se trouve donc dans le camp opposé, celui de la classe politique. Il faut alors que les uns et les autres se ressaisissent pour ne pas tomber dans les pièges de certains travers.

Bien des Maliens ont clamé haut et fort qu’ils ne veulent pas de prolongation de mandat du Président de la République. Ils ont obtenu gain de cause. Alors, il ne faudrait pas qu’ils tombent dans l’erreur, sinon…

Par Zhao Ahmed A. Bamba

Le Coq 12/05/2011