Présidentielle de 2012 Modibo Sidibé sur une pente raide

Pour la présidentielle de 2012, l’ex-Premier ministre, Modibo Sidibé est en train d’être annoncé en fanfare par ses partisans regroupés dans des clubs de soutien. Mais l’homme qu’on avait annoncé être le potentiel dauphin du président ATT se révèle chaque jour comme un laissé-pour-compte. Depuis son débarquement de la Primature, le chef de l’Etat a surpris plus d’un en prenant un balai contre ses potentiels soutiens dans l’administration. C’est ainsi que des directeurs (Douanes, impôts…) se sont vus virer, sans compter le fait que les ministres, à lui fidèles, n’ont pas été reconduits dans le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Une véritable preuve d’ATT de balayer tous soupçons de connexion, surtout qu’avant le départ de Modibo de la Primature, de folles rumeurs faisaient état d’un accord entre ATT et Alpha Oumar Konaré pour faire de lui le prochain président de la République.

Chassé  de l’administration comme un mal propre, Modibo Sidibé et ses amis pouvaient rêver des soutiens de partis politiques. Mais même là, les choses sont en train de mal tourner. Ils sont presque chassés de partout. Après des assauts multiples à la porte de l’Adéma/PASJ, les « modiboïstes » conduits par le 7e vice-président de l’Adéma, Zoumana Mory Coulibaly, ont été chassés par la fenêtre et le dépôt des candidatures pour la candidature à la candidature du parti à la présidentielle de l’an prochain, a définitivement mis fin aux derniers rêves de ceux qui soutenaient une candidature de l’ex-Premier ministre en 2012 au compte des Abeilles.

Ceux qui, après cette tentative infructueuse du côté de la Ruche, estimaient que le Parti pour le développement social et de la solidarité (PDES) pouvait être un recours pour M. Sidibé, l’ont aussi récemment appris à leurs dépens. Le samedi 25 juin 2011, le président de cette formation politique, Hamed Diane Séméga a été on ne peut plus clair sur la question dans son Nioro du Sahel natal lors du lancement du parti présidentiel dans cette localité.  » Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) ne sera le supplétif d’aucune formation politique. Il aura son candidat à l’élection présidentielle de l’année prochaine avec pour objectif prioritaire de consolider les acquis du président Amadou Toumani Touré. Son  candidat ne sera pas l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, puisqu’il n’est pas militant du PDES « , a-t-il lancé en pleines figures de journalistes curieux de savoir les accointances qui peuvent exister entre l’ex-Premier ministre et le PDES.

Et quand on sait qu’en dehors de ces partis ci-dessus évoqués, pratiquement toutes les autres formations politiques de grandes envergures sont en train de se positionner avec leurs candidats, on peut dire qu’entre cet inspecteur général et la classe politique, le climat est loin d’être clément. Certes, on est encore loin de la présidentielle pour laquelle Modibo Sidibé est donné même favori. Mais que jusque-là, qu’aucun parti politique ne se soit prononcé en sa faveur, il y a là des signes qui parlent. Pis, l’homme n’a pas un passé héroïque auprès des Maliens. Quoiqu’il en soit, Modibo Sidibé est loin des traces d’ATT en 2002.

En plus de la popularité qu’il drainait avec la chute de Moussa Traoré, Amadou Toumani Touré qui avait passé les 10 années du pouvoir Alpha dans le social, avait pu s’attirer la sympathie de la classe politique à travers son slogan : « retrouvons ce qui nous unit ». C’est pourquoi, des partis comme le Miria de feu Mohamed Lamine Traoré se sont vite ralliés à la cause du général en 2002. Ajouter à tout cela, le foisonnement des clubs de soutien à la candidature d’ATT. C’est dire qu’ATT n’est pas venu du néant comme c’est le cas aujourd’hui pour Modibo Sidibé.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau 06/07/2011