Double nationalité et Koulouba 2012:IBK et Cheick Modibo Diarra obligés de choisir leurs « pays »


Le ministre de la Réforme de l’Etat, Daba Diawara l’a réaffirmé le samedi 2 juillet 2011 à la Maison de la presse lors d’une conférence de presse. Interrogé sur les nouvelles conditions d’éligibilité du président de la République, le ministre de la Réforme de l’Etat a indiqué que tout candidat doit être Malien d’origine, n’avoir aucune autre nationalité et être âgé de moins de 75 ans. Cette disposition est contenue dans les réformes constitutionnelles envoyées le lundi 4 juillet 2011 à l’Assemblée nationale par le gouvernement par l’entremise du ministre de la Réforme de l’Etat. Contrairement à l’ancien article qui stipulait qu’il suffisait d’être Malien, la nouvelle loi fait référence à l’unique nationalité malienne. C’est dire que si le texte venait à passer avec cette disposition, certains candidats à la présidentielle de l’année prochaine, jouissant de la double nationalité, seront contraints à renoncer à l’une d’entre elle, c’est-à-dire de choisir son « pays » pour de bon.

Tels seront par exemple les cas de : Cheick Modibo Diarra du RDPM (Rassemblement du peuple malien), qui possède aussi la nationalité américaine et d’Ibrahim Boubacar Keïta du RPM (Rassemblement pour le Mali), qui jouit de la nationalité française. Cheick Modibo Diarra qui a accompli la majeur partie de sa carrière professionnelle à la Naza, s’est naturalisé américain sans renoncer à la nationalité de son pays d’origine : le Mali. De retour au bercail, il veut briguer la magistrature suprême de notre pays. Mais pour y arriver, il va falloir renoncer désormais à la nationalité du pays de l’Oncle Sam. Quant à IBK, il a profité de son séjour diplomatique en France pour se faire français.

Eux, de même que ceux dont les cas ne sont pas encore connus, seront contraints à  choisir entre le Mali et les autres pays auxquels ils s’assimilent. A défaut, ils verront leurs candidatures purement et simplement disqualifiées. Ils sont dans le même lot que les fils des immigrés maliens qui prétendent briguer la magistrature suprême de notre pays dans les années à venir si lesdites  réformes venaient à être incorporées dans notre constitution. Une disposition, du reste, légitime quand on sait que nulle part dans le monde un pays n’acceptera se laisser gouverner par un citoyen à moitié.

Des rumeurs annonçaient que Jeamille Bittar est aussi doté d’une double nationalité. Mais l’enfant de San que nous avons eu au téléphone nous a rassuré ne jamais posséder une double nationalité. « Je suis né de père et de mère maliens. Mon père est né à San et je suis né et grandi au Mali. Je n’ai même jamais aimé pour une autre nationalité que celle de mon pays », nous a-t-il signifié.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau