Près de 45 milliards pour le projet sucrier de Markala et l’interconnexion électrique Mali-Guinée

L’étude d’interconnexion électrique entre la Guinée et le Mali, a expliqué Amadou Thierno Diallo, contribuera au renforcement des échanges d’énergie électrique et de l’intégration régionale à partir du barrage de Fomi sur le Sankarani en Guinée, dont la capacité installée est estimée à 90 MW pour un productif annuel de l’ordre de 360 GWH. Le projet d’interconnexion, a indiqué le ministre Bouaré, figure parmi les projets prioritaires identifiés au titre du plan directeur de la CEDEAO dans le secteur de l’énergie. L’étude concerne l’élaboration des dossiers techniques relatifs à la construction des liaisons électriques Fomi-Nzérékoro et Fomi-Bamako, d’une longueur total de 920 km, à l’extension de trois postes et à la construction de quatre nouveaux postes haute tension.

Cette intégration des deux systèmes électriques permettra à notre pays d’accéder à une source d’énergie renouvelable à moindre coût par rapport à celle produite à partir des énergies fossiles. Il est important de noter que la Guinée à un potentiel hydroélectrique estimé à plus de 10 000 MW pour un productible de près de 20 000 GWH par an. Le coût total du projet est estimé à 2,707 millions d’UC, soit environ 2 milliards Fcfa. Côté malien, il s’élève à 0,833 million d’UC, soit environ 620 millions de Fcfa.

Quant au volet sucrier de Markala, c’est la première opération de partenariat public-privé entre le Mali et la banque dans le domaine de l’agro-industrie. Le coût total du projet est estimé à près de 560 millions de dollars ou environ 275 milliards Fcfa. La BAD contribuera au financement à hauteur de 65 millions d’euros, (environ 43 milliards Fcfa). Ce montant est destiné à financer les deux volets importants du projet : 23 milliards pour le volet agricole et 20 milliards consacrés au volet industriel.

Le volet agricole concerne l’aménagement d’une zone irriguée par aspersion de 14 132 ha de plantation devant permettre une production annuelle de 1,48 million de tonnes de canne à sucre. Le volet industriel concerne, lui, la création d’une usine de transformation en vue de la production annuelle de 190 000 tonnes de sucre et de 15 millions de litres d’éthanol, ainsi que la cogénération de 30 MW d’électricité.

En apposant sa signature au bas de ces accords, Lassine Bouaré était fondé de se réjouir. Le Projet sucrier de Markala, note-t-il, fait partie intégrante des politiques industrielle et agricole de notre pays qui ambitionne d’améliorer la compétitivité du secteur privé et de renforcer la participation des pauvres à la croissance économique.

La réalisation de ce projet structurant contribuera durablement, d’une part, à l’accroissement de la production sucrière et à la réduction de la pauvreté et d’autre part à la dynamisation du secteur industriel, porteur de croissance et créateur d’emplois. Il donnera de l’emploi à plus de 40 000 personnes : 8000 emplois directs et 32 000 emplois indirects. Au delà des retombées macroéconomiques, l’ouverture de l’usine soulagera également les ménages qui achètent cher le sucre sur le marché national. Actuellement, le kilogramme de sucre coûte sur les marchés de la capitale entre 600 et 650 Fcfa, au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre-ville vers la périphérie.

A. O. DIALLO

Journal l’Essor du vendredi 03 juin 2011