Patrimoine culturel : inventaire général

La cérémonie de clôture était présidée par le ministre de la Culture, Hamane Niang et s’est déroulée en présence le gouverneur de la Région de Mopti, Seydou Toumani Camara. Cinq jours durant, les présidents d’assemblée territoriale ont planché sur les moyens d’organiser la prochaine Biennale artistique et culturelle prévue en décembre 2012 et sur l’inventaire du patrimoine culturel national. Les participants à la rencontre ont notamment recommandé l’érection de la région d’accueil de la Biennale en pôle d’attraction culturelle nationale et sa capitale, en capitale culturelle nationale, entre deux Biennales.

Ils ont aussi préconisé l’institutionnalisation du calendrier d’organisation de la Biennale, une plus étroite collaboration avec d’autres départements ministériels autour du calendrier ; la création d’un fonds spécial pour l’organisation de la manifestation ; la mise en place d’un mécanisme dynamique de promotion des produits dérivés de la Biennale ; l’établissement d’un partenariat entre le public et le privé pour l’exploitation des œuvres de la Biennale.

Il serait bon aussi d’élaborer un document formalisant la politique culturelle du pays avec la Biennale. La création et l’organisation de cette structure devraient faire l’objet d’une loi et d’un décret d’application impliquant tous les ministères concernés par la question. Dans le cadre du financement, le Forum a recommandé, entre autres, l’inscription de la  Biennale et des activités culturelles en général afin de les doter d’un financement conséquent à travers des projets culturels bien ficelés.

D’autres départements ministériels devraient intervenir sur les aspects de l’organisation relevant de leurs compétences,  l’instauration d’un Fonds spécial pour la BAC qui intègrerait dans son mode de mobilisation et de gestion, l’articulation avec d’autres questions de développement (équipements, infrastructures, assainissement …). La rencontre a également recommandé le recours aux fonds des institutions sous-régionales comme l’UEMOA et la CEDEAO, et à la coopération bilatérale et multilatérale.

Les participants au forum se sont dit convaincus que les assises de Mopti constituent un tournant décisif pour l’avenir de la Biennale.
En ce qui concerne la Semaine nationale du patrimoine culturel, le thème  de la prochaine édition est « l’inventaire général du patrimoine culturel du Mali ».

« Vous avez fait l’état des lieux de l’inventaire, élaboré et adopté le calendrier général de l’inventaire », avait noté le ministre de la Culture à l’ouverture des travaux. Il a aussi mis l’accent sur la richesse et la diversité du patrimoine culturel national. Il se trouve que cet héritage est peu connu et, dans bien des cas, est menacé aujourd’hui. D’où la nécessité de l’inventorier pour mieux le connaître et le protéger.
Le directeur national du patrimoine, Kléssigué Abdoulaye Sanogo, a expliqué aux participants du Forum le contenu de la loi relative à la protection et à la promotion du patrimoine culturel national.

Il a aussi été question du rôle du Mali en tant que État partie des conventions 1972 et 2003. Des débats animés ont suivi la communication sur cette question. Une seconde communication a été faite par le directeur national adjoint du patrimoine culturel sur l’inventaire des patrimoines culturels liés au fleuve Niger dans le cadre du projet Niger-Loire. Les résultats de cet inventaire ont permis aux collectivités décentralisées, aux populations locales de mieux connaître et s’approprier leur patrimoine.

Les exposés ont été suivis  de communications des chefs de mission culturelle, sur la problématique de la conservation de leurs sites respectifs et une autre sur la recherche de financement et le partenariat pour l’inventaire du patrimoine au niveau des collectivités. A la suite des débats, les participants ont recommandé, entre autres, la création d’une synergie entre les structures en charge du patrimoine culturel, la relecture des textes réglementaires sur la commission nationale de sauvegarde du patrimoine culturel, l’information et la formation des directeurs régionaux de la culture et des missions culturelles,  la mise  à disposition des direction régionales de la culture,  de tous des textes disponibles réagissant le patrimoine.

Une  réflexion est prévue avec les ministères en charge de l’éducation afin d’inscrire le port d’un turban consacrant la fin de cycle de formation.
Le forum a estimé que l’inventaire général du patrimoine offre une heureuse occasion de mieux connaître le riche patrimoine national afin que son exploitation contribue au développement, au renforcement de l’identité nationale, à la valorisation de la diversité de nos expressions. Bref au rayonnement culturel de notre pays et à son ouverture sur le reste du monde.

Y. DOUMBIA

Journal l’Essor du vendredi 03 juin 2011