Premier débat en vue d’un lointain scrutin

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Sur l’environnement

Stephen Harper a fait l’objet de la plupart des attaques au sujet de l’environnement et des politiques énergétiques.

Il a affirmé qu’il dirigeait le premier gouvernement dans l’histoire à avoir fait croître l’économie tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le chef conservateur a de nouveau soutenu que c’est son gouvernement qui a réussi à présenter le meilleur bilan d’émissions de GES dans le secteur de l’électricité, alors que l’Ontario en est grandement responsable, comme le rappelle cette épreuve des faits.

« M. Harper, personne ne vous croit », a lancé le chef libéral Justin Trudeau. « Seule la crise économique de 2008 a fait chuter les émissions de GES », a renchéri la chef du Parti vert, Elizabeth May.

Pour expliquer l’absence de réglementation sur les émissions de GES dans le secteur énergétique, M. Harper a affirmé qu’il fallait des règles intégrées à l’échelle nord-américaine. M. Trudeau a rappelé au chef conservateur que le président américain Barack Obama a présenté son plan de lutte contre les changements climatiques.

Le chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, s’est présenté comme un partisan d’évaluations environnementales en profondeur des projets de pipeline. Il a accusé Stephen Harper d’avoir éliminé de nombreuses lois environnementales importantes, faisant en sorte, selon M. Mulcair, d’empêcher les projets énergétiques de démarrer.

M. Mulcair a soutenu que s’opposer à l’avance aux projets de pipeline, comme la chef du Parti vert, était aussi mal que de tous les approuver à l’avance, comme le chef conservateur. Le chef néo-démocrate a estimé qu’il était mieux d’évaluer si ces projets de pipeline pourraient permettre d’éviter la circulation de superpétroliers ou de trains dangereux.

Tentant une attaque, Justin Trudeau a soutenu que M. Mulcair avait un double discours sur le projet Énergie Est, selon la langue officielle utilisée, ce qui n’est pas le cas, selon cette épreuve des faits. Le chef néo-démocrate a répliqué que M. Trudeau avait pour sa part appuyé Énergie Est, en entrevue à Radio-Canada. Il avait cependant précisé que cela était « à certaines conditions ».

Enfin, Stephen Harper a soutenu que la taxe sur le carbone que défendent, selon lui, ses adversaires, n’est qu’un moyen pour les gouvernements d’augmenter leurs revenus.

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Le débat sur l’économie

Sans surprise, le premier ministre sortant a été pris à partie par les trois autres chefs, en raison de la situation économique actuelle. Tous ont noté que le Canada est à la veille d’être officiellement en récession, puisque la croissance du pays est négative depuis cinq mois. « Je ne le nie pas », a d’ailleurs fini par admettre Stephen Harper, en notant cependant que la décroissance est presque entièrement attribuable au secteur énergétique. Il argue que la croissance est solide dans les autres secteurs.

Thomas Mulcair et Elizabeth May ont par ailleurs tous deux affirmé que la datte publique du Canada a augmenté de 150 milliards de dollars depuis que les conservateurs de Stephen Harper ont pris le pouvoir. Les huit déficits consécutifs enregistrés par le gouvernement canadien ont aussi été soulignés à la fois par MM. Muclair et Trudeau. « Nous avons un budget équilibré, ce qui n’est pas le cas des autres pays, Tom », a répliqué le premier ministre.

Stephen Harper a d’ailleurs souvent tenté d’esquiver les attaques de ses adversaires en comparant la situation économique du Canada avec celle des autres pays du G7. Il a notamment fait valoir que la baisse du taux d’imposition des entreprises a fonctionné, ce qui explique que le taux de création d’emploi est l’un des plus élevés du G7, a-t-il dit. Comme il l’a fait depuis le début de la campagne, il a accusé ses adversaires de vouloir augmenter les taxes, ce qui nuirait à la création d’emplois.

Les chefs de l’opposition ont évidemment tenté de mettre de l’avant leur plan respectif pour relancer l’économie en difficulté. Justin Trudeau a défendu sa volonté de remettre de l’argent dans les poches de la classe moyenne en augmentant le taux d’imposition des Canadiens les plus riches. Il a aussi attaqué le plan de Thomas Mulcair qui, dit-il, « fait de bonnes critiques, mais n’offre pas de bonnes réponses ».

Il l’a accusé de tromper les Canadiens avec sa promesse d’augmenter le salaire minimum à 15 $/heure, une politique qui ne s’applique qu’aux employés travaillant sous juridiction fédérale. Selon lui, seuls 1 % des Canadiens qui gagnent actuellement le salaire minimum pourront profiter du plan des néo-démocrates.

Thomas Mulcair a quant à lui rappelé qu’il veut créer 1 million de places en garderie pour les familles. Il a aussi fait valoir qu’il comptait diminuer les impôts des petites entreprises qui, dit-il, sont responsables de 80 % des créations d’emploi.

Le modérateur du débat est le réputé journaliste Paul Wells. Par ailleurs, chaque bloc sera séparé par l’analyse de commentateurs politiques sur place. Le tout est diffusé sur la chaîne YouTube de Maclean’s, CPAC, CPAC.ca et OMNITV.ca. 07/08/2015