Nord du Mali :La déroute de l’armée

A Kidal, c’est le CNRDRE qui a, lui-même, demandé aux militaires de cesser de se battre. Idem pour  Gao, où la moitié des camps 1 et 2 s’était vidée la veille de l’arrivée des éléments du MNLA et d’Ansar Dine. Hier, à Tombouctou, les milices Arabes ont trouvé un terrain d’entente avec les rebelles pour «gérer la ville ensemble». 48 heures auparavant, les militaires avaient déjà pris la poudre d’escampette. Au moment où nous mettions sous presse, la localité de Gossi était laissé à elle-même, car l’un des Capitaine de l’Unité Mehari s’est emparé de deux BRDM et a détalé avec plus de 85% de l’effectif du camp.

On le voit, avec ces différents événements, l’impuissance de notre armée, son sous-équipement et le laxisme qui la caractérise ont été dévoilés au grand jour. Et dire qu’ATT déclarait «ce que vous avez vu lors du défilé du 22 Septembre n’est qu’une partie de nos troupes et de notre armement». Comme on le dit chez nous: «si on prétend être beau la nuit, le jour se lèvera…».

Cheick Oumar Sissoko: Amnésie ou règlement de comptes?

Depuis le coup d’Eta militaire perpétré par le CNRDRE, le 22 mars dernier, l’ancien ministre de la Culture, sous le premier mandat d’ATT, Cheick Oumar Sissoko, a, soudainement, retrouvé sa langue. De condamnation en condamnation, il traite son ancien patron de tous les noms d’oiseaux. «En réponse au processus violent de domination et d’oppression du peuple (ndlr: par ATT), un coup d’Etat peut parfaitement se justifier… On envoyait les gens à la boucherie, sans compter les problèmes sociaux qui minaient le Mali. Le président ATT ne gérait plus grand chose… Nous n’avons donc pas été surpris par ce qui s’est passé. On nous enlevé l’inquiétude qui était dans l’air et qui allait nous mener à des atrocités, comme en 1991» soutenu Cheick Oumar Sissoko.

Bizarre, bizarre pour celui qui, des années durant, a géré le Mali avec ATT. Mais l’ancien ministre a certainement oublié que c’est suite, entre autres, au feuilleton de l’Opéra du Sahel, émaillé par des révélations de malversations financières, qu’il a quitté le gouvernement. Comme quoi, en politique, le plus grand service que l’on puisse attendre de ceux qui veulent régler leurs comptes est bien l’ingratitude.

Paul Mben

Le 22 Septembre 02/04/2012