Attaque du camp militaire à Nampala • Bilan : 17 morts et 38 blessés • L’Alliance pour la sauvegarde de l’identité peule revendique l’attaque

Le mardi, 19 juillet 2016, tôt dans la matinée, vers 5 heures du matin, le camp militaire de l’armée malienne de Nampala, près de la frontière mauritanienne, a été attaqué par des « terroristes ».
Un bilan provisoire fait état de 17 morts et 38 blessés dans les rangs de l’armée malienne.
L’attaque a été revendiquée par l ’Alliance pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ASIPRJ), le nouveau mouvement armé crée il y a de cela juste un mois.
L’attaque du camp de Nampala pose le problème du manque d’anticipation et de coordination des forces engagées dans la lutte contre le terrorisme, surtout que ce n’est pas la première fois que la ville reçoit la visite des terroristes.
L ’Alliance pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice(ASIPRJ) qui a revendiqué l’attaque, selon le site mauritanien Allakbar, hier le camp de Nampala avait promis du sang des soldats maliens il y a peu de temps.
Le dernier mouvement armé du Mali, connu du public le 19 juin dernier à travers la sortie d’un certain Oumar Al-Janah, nom de guerre du jeune de 27 ans qui avait pourtant pris ses distances avec les mouvements terroristes.
C’est un autre nom qui est associé à l’attaque de Nampala, celui de Sidi Cissé, un responsable de l’Alliance peule.
C’est lui qui a revendiqué l’attaque. Après avoir tué une dizaine de soldats maliens et blessé plus de trente, les assaillants se sont évanouis dans la nature vers 7 heures du matin, en emportant du matériel militaire pris sur l’armée malienne.
Mais le mode opératoire des assaillants ne laisse aucun doute sur l’orientation djihadiste du nouveau mouvement qui dit agir seulement contre l’armée malienne accusée d’excès contre les peuls du delta central.
En égorgeant des soldats et en plantant un drapeau noir sur les lieux, les auteurs de l’attaque de Nampala s’inscrivent dans une logique de guerre ouverte.
De toute évidence, ce nouveau front est un nouveau test de crédibilité du dispositif de lutte contre le terrorisme au Mali.
L’armée malienne dont les positions ont été attaquées n’a pas su réagir à temps, en mettant à profit tous les moyens de surveillance dont elle dispose. Pendant près de 3 heures d’horloge, les terroristes ont pu pilonner le camp et disparaître sans que l’aviation ne puisse survoler l’endroit.
L’attaque du camp de Nampala pose le problème de manque d’anticipation et de coordination des forces engagées dans la lutte contre le terrorisme.
C’est tous les acteurs de la stabilisation du Mali qui viennent d’être bravés par le nouveau mouvement terroriste qui risque de pousser des émules dans le centre du Mali où foisonnent des mouvements terroristes.

La question est de savoir si l’armée malienne a demandé le concours de l’opération Barkhane qui est présente au Mali en vertu d’un accord de défense entre le Mali et la France.
Il est clair que les soldats maliens et ceux de Barkhane doivent trouver un mécanisme d’assistance rapide en situation de belligérance avec les terroristes.
Les soldats de Nampala ne sont pas pourtant les seules forces de proximité dans la zone où sont disposés les casques bleus.
La MINUSMA dont le mandat a été renouvelé en juin dernier dispose de quelques contingents entre Diabaly et Nampala, notamment les soldats burkinabés.
Hélas, ces derniers n’ont pas le mandat d’engager des poursuites tant qu’ils ne sont pas attaqués ou que des civils soient visés.
Soumaila T. Diarra
M.K. Diakité
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