Une des grandes victoires du peuple ivoirien est d’avoir réglé l’épineuse question de l’ivoirité. Ensuite, le pays a fait des élections dont le taux de participation peut faire pâlir de jalousie les démocraties les plus fortes. La crise à laquelle nous assistons hélas, n’a rien à voir avec le prétendu antagonisme Nord-Sud. Car les Baoulés du Sud ont donné leur voix au candidat du Nord. Et c’est ce qui explique, logiquement, la victoire d’Alassane Ouattara. Une victoire contestée par Laurent Gbagbo. Voilà pourquoi il y a la crise actuelle.
La tronçonneuse, telle que vous la recommandez, sans trembler, n’est donc pas la réponse au problème, M. Poniatowski. Et il est plus que surprenant que membre du parti de Sarkozy connu pour sa position limpide sur la crise ivoirienne, chef de file d’une Commission parlementaire qui gère les relations extérieures de la France, que vous ne l’ayez pas perçu, monsieur le député.
La partition n’est pas la solution au déni de démocratie. Sauf à vouloir insinuer que les Africains sont indignes de la démocratie. Qu’il faut juste faire en sorte qu’ils ne se fracassent pas la tête avec leurs machettes. Vous écrirez peut-être un jour pour notre consommation exclusive le manifeste de l’homme primitif. Et on ne pourra même vous en vouloir d’ajouter l’injure à la blessure car nos chefs ne savent pas gagner l’élection sans perdre la démocratie.
Adam Thiam
25/01/2011
