Mouvement démocratique : Les responsabilités face à l’histoire


Le modérateur Ali Nouhoum Diallo, a commencé par présenter les panélistes dans un bref rappel de ce que fut leur appartenance historique dans la lutte contre les dérives du régime de Moussa Traoré. Tiébilé Dramé a confirmé son appartenance et celui de Oumar Mariko au groupe de l’Union des luttes Tiémoko Garan Kouyaté (ULTGK) qui jouera, a t-il dit, un rôle déterminant dans l’évolution démocratique du Mali. Cette lutte, a  ajouté l’ancien secrétaire général des Elèves et Etudiants du Mali a été menée pour la liberté, la justice, la dignité, le multipartisme et la démocratie. Il a fait état des différentes associations qui sont entrées en scène pour ébranler les fondations du régime dictatorial.

Il a rappelé que la lutte n’a été gagnée qu’au prix de milles sacrifices de la part de nombreux autres partis dans la clandestinité, de la part des syndicats étudiants et de corporations de travailleurs mais aussi du soutien de progressistes de par le monde auxquels se sont joints à différentes périodes de la vie de la Nation une frange non négligeable de l’Armée Malienne. Il n’a pas manqué de signaler que ce sont des éléments démocratiques de l’armée dont ATT qui ont  parachevé le mouvement, en arrêtant Moussa Traoré et mis bas son régime inique et prédateur qui avait fini par affaisser le Mali. Historiquement donc, le 26 mars s’inscrivait dans une longue tradition de résistance de notre peuple. Et pour cette raison tous nos martyrs, a soutenu celui qui occupera plus tard le poste de  ministre des Affaires Etrangères, méritent un hommage appuyé.

Concernant la responsabilité  historique, Tiébilé Dramé a dit qu’il faut plus regarder devant que dans le rétroviseur de l’histoire et de souhaiter que, malgré les clivages, s’unir, quelle  que  soit la forme  (alliances, front ou autres) pour ne pas périr. Ce sera a-t-il martelé la condition pour porter un homme politique à Koulouba en 2012. Il a attiré l’attention sur le phénomène des nouveaux riches qui veulent obliger les acteurs du mouvement démocratique à raser les murs. Il a  en outre affirmé qu’il faut remettre les réformes du CARI à plus tard et créer une commission électorale nationale indépendante qui organisera  les élections et leur assurer la transparence et la crédibilité voulues pour ne pas tomber dans les errements que certains pays connaissent aujourd’hui.

Le président du Parena a toutefois regretté l’absence de l’Adéma, acteur du mouvement démocratique, parmi les membres du panel des communicateurs. Prenant la parole à son tour, le président du CNID, Me Mountaga Tall  a signalé qu’il a été particulièrement ciblé pendant ces moments de braise  et a échappé à plusieurs tentatives d’enlèvements, voire d’assassinats. Il a toutefois rejeté l’idée  que le CNID ait été mis en scène par un groupe clandestin, en l’occurrence le groupe ULTGK. Il a fait état des péripéties de sa constitution et  des marches organisées par le CNID association. Au même titre que le président du Parena, qui avait reconnu les acquis du mouvement démocratique, le président du CNID a fait remarquer  la multiplication des associations, des syndicats et des journaux. Il a toutefois, comme Tiébilé Dramé, nuancé ses propos, sur les acquis véritables  de ces vingt dernières  années à cause, a-t-il souligné des problèmes de l’emploi des jeunes, les insuffisances de formation et de la faiblesse des infrastructures.

Il a affirmé, pour coller à l’actualité immédiate, sa déception à propos du  débat qui s’est instauré entre le Vérificateur général et le gouvernement qui, de son point de vue, n’a pas lieu d’être avant de recommander la pleine  participation des jeunes au développement du pays. Oumar Mariko, secrétaire général de SADI a confirmé les déclarations de Tiébilé Dramé sur l’origine du CNID dont certains membres fondateurs faisaient partie du groupe politique clandestin ULTGK se réclamant du marxisme léninisme. A cet effet, il a cité deux documents, dont l’un était l’appel de Me Mountaga Tall et l’autre, leur analyse politique. Il a fait l’historique de l’AEEM, qui, selon lui, n’a été créé par aucun groupuscule politique. L’AEEM, a-t-il affirmé, était venu avec ses revendications. En terme de bilan, le Dr Mariko a soutenu que l’école est par terre, que  le tissu industriel, le secteur de la santé, la justice sont, selon lui, autant de  catastrophes dans notre pays. Il a martelé que les démocrates sont devenus des bourgeois improductifs et appelé à la création d’un nouveau programme gouvernemental en se mettant ensemble pour changer les choses et dans cette dynamique conclura t-il, aucun gouvernement ne résisterait aux orientations à faire prendre au pays par les démocrates sincères.

Baba Dembélé

 

Le Républicain 21/03/2011