Mohamed El Moctar Cissé, candidat APR aux municipales à Gao

«Nous sommes déterminés à faire de la commune urbaine de Gao le véritable centre économique du nord du Mali»
Ils sont nombreux les jeunes qui sont déterminés à s’impliquer politiquement dans la gestion de leur cité en s’alignant au départ des élections communales du 20 novembre prochain. Ils sont indépendants ou investis de la confiance de formations politiques. C’est le cas de Mohamed El Moctar Cissé, plus connu sous le nom de Moctar, qui est tête de liste de l’Alliance pour la République (APR) à Gao. Aujourd’hui responsable des opérations du Collectif Cri de Cœur (CCC) dans la Cité des Askia, Moctar est un jeune leader qui a été ces dernières années de tous les combats de la jeunesse de Gao. Et à 31 ans (il a vu le jour le 22 juillet 1985 à Gao), cet agent à la Direction régionale de la culture de Gao est déterminé à donner un autre visage à sa ville. Et dans cet entretien, il nous parle de son engagement politique, des chances de sa liste à Gao et de leurs projets pour cette municipalité à la croisée de son histoire depuis son occupation en 2012 par des hordes de criminels déguisés en jihadistes.
Le Reporter : Comment êtes-vous entré dans la politique ?
Mohamed El Moctar : Ma conviction est que la politique est une école où l’on vient pour mieux apporter sa contribution à la réalisation d’un idéal et à la prise en charge des préoccupations des citoyens. Je suis donc venu en politique dans le but de donner une autre image au Politicien qui n’est pas celle de l’escroc, du trompeur ou du menteur. Mais faire plutôt de la politique à l’image des grandes démocraties où l’on se bat pour un idéal. J’ai été proposé tête de liste par la base et je ferai campagne sans distribuer de l’argent. Si je dois être élu, il faudrait que ce soit par le mérite et non l’achat de conscience. Ici, je suis peut-être l’unique tête de liste qui circule à moto (rires) !
Pourquoi avez-vous choisi de militer au sein de l’Alliance pour la République (APR) et non une autre chapelle politique ?
Je me retrouve plus dans les projets de société et l’idéologie de l’APR. Le parti m’a honoré de sa confiance pour mener sa liste à la victoire. J’étais le coordinateur du parti APR à Gao pendant 3 ans avant la mise en place de la section. Et même aujourd’hui, je suis le plus jeune mandataire d’une formation politique à Gao. C’est dire que cette formation politique accorde une importance capitale à la jeunesse, sans démagogie aucune.
Qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui à briguer un siège de Conseiller municipal ?
Cette décision est liée à mes ambitions pour ma ville, Gao. Elle traduit la détermination de faire de la commune urbaine de Gao le véritable centre économique du nord. J’ambitionne surtout de relever les défis comme assainir la ville et instaurer un système de relèvement économique pour les jeunes et les femmes.
Comment ces ambitions se traduisent-elles en termes d’actions urgentes ?
En termes d’actions, notre ambition est de redynamiser les services comme la voirie municipale et multiplier les caniveaux dans la ville. Nous sommes aussi conscients de la nécessité de responsabiliser la population, notamment les jeunes et les femmes, pour l’assainissement et l’embellissement de la ville. Nous allons aussi élaborer un système de gestion plus rentable pour l’ensemble des marchés de la ville. Notre programme vise à redynamiser tous les secteurs d’intervention de la mairie et instaurer les activités culturelles et sportives dans la commune, notamment au niveau des établissements scolaires.
Quelles sont les chances de votre liste ?
Notre chance est réelle d’autant plus que les populations ne sont pas satisfaites des gestions précédentes et aspirent au changement. Un changement que l’APR symbolise à travers une jeunesse patriote et engagée.
Quelles sont vos atouts et vos faiblesses ?
Notre liste est essentiellement constituée de jeunes actifs, socialement engagés et surtout en parfaite symbiose avec la couche juvénile et les femmes à travers nos différentes organisations et associations. Et comme faiblesse, l’APR est un nouveau parti et nouvellement implanté à Gao.
Quelle est la place des jeunes et des femmes sur votre liste ?
Notre liste est composée en majorité de jeunes et femmes. Nous allons aux élections communales sur une liste propre. Sur les 33 conseillers, nous avons 13 femmes et 20 hommes et la tête de liste est occupée par un jeune.
Quelle est la place de l’APR sur l’échiquier politique régional à Gao ?
L’APR se porte bien dans la région de Gao, en témoigne la récente visite du camarade président Oumar Ibrahim Touré pour la mise en place des sections d’Ansongo et Gao.
Quel appel avez-vous lancé à la population de Gao, notamment à sa jeunesse ?
Mon appel à la population de Gao, particulièrement sa jeunesse, c’est de se réveiller. Il est aussi temps que les jeunes et les femmes soient associés à la gestion de notre ville. Nous avons la responsabilité de donner une meilleure image de Gao qui n’est pas celle donnée par nos aînés. Aujourd’hui, nous sommes des étrangers dans notre propre ville où il n’y a aucun espace vert, aucune infrastructure sportive digne de ce nom pour la jeunesse. Il n’y a aucun terrain réservé à la construction d’une université et les domaines de l’Etat sont occupés par des particuliers. J’invite donc tous ceux qui ont l’amour de Gao à porter leur choix sur les jeunes que nous sommes et qui peuvent lui assurer un futur meilleur !
Propos recueillis par Hamady TAMBA