Oumar Mariko face à la presse :

Le régime IBK est assis entre deux chaises. Il refuse la paix par le dialogue et ne se donne pas les moyens de faire la guerre ; instrumentalisant les communautés avec l’émergence des milices dites patriotiques qui sont la négation même de l’Etat. Ces propos ont été tenus par le président du parti Sadi, Oumar Mariko, qui était face la presse le mardi 25 octobre 2016 au siège du parti à Djélibougou, pour expliquer les raisons de sa rupture avec la majorité présidentielle.

Répondant à la question que les députés du Rpm qui ont démissionné, auraient reçu une importante somme d’argent de la part de l’Adp-Mali, Oumar Mariko est très formel : «Ce n’est pas à cause de l’argent que ces députés sont partis, mais c’est à cause des frustrations. Vous savez qu’à l’Assemblée nationale, certains députés du groupe parlementaire du Rpm ont des marchés de 75 millions de Fcfa et d’autres n’ont rien. L’Assemblée nationale du Mali est l’une des institutions mal gérées. Sur cette question, le Rpm même a débauché plus de 30 députés. Eux aussi ont reçu combien d’argent ? Même récemment, 80 millions de Fcfa ont été proposés à un député du Sadi par le Rpm. Quelle morale, les gens du Rpm peuvent enseigner aux autres ?» a révélé Oumar Mariko.

Parlant des relations avec le Rpm, Oumar Mariko a expliqué qu’après les élections 2013-2014, les deux partis ont entrepris des échanges pour la formation d’un pôle de Gauche qui portera un changement pour lequel le président IBK a été élu. Selon lui, la vision de ce pôle de Gauche pouvait aboutir à un grand parti de Gauche dans lequel se fondraient les autres partis. Le conférencier dira que les différentes rencontres ont débouché sur la nécessité d’élaborer une Plate-forme politique qui serve de socle à l’union avec le Rpm. Et le Sadi a fait une proposition dans ce sens au Rpm, le 14 mai 2015, qui est restée sans réponse, malgré les multiples relances.

Le président du Sadi a indiqué que, pour comprendre les relations Rpm et sa formation politique et le soutien au candidat IBK au 2ème tour de l’élection présidentielle, il faut remonter à l’année 2007 où le Rpm et le Sadi étaient en opposition au régime d’ATT. Il a souligné que vers les années 2010, 2011 et 2012, le Sadi, la société civile et le Rpm se sont retrouvés pour une forte contestation du régime d’ATT jusqu’au coup d’Etat du 22 mars.

À en croire Oumar Mariko, ils ont mené ensemble le même combat pendant la transition pour l’organisation de la Conférence nationale, mais aussi contre l’arrivée des troupes étrangères, même si le président du Rpm, en son temps, a, de temps en temps, marqué une rupture du bout des lèvres avec le coup d’Etat et la venue des forces étrangères.

Par ailleurs, le conférencier a indiqué que la rupture du Sadi avec le régime Rpm-IBK porte d’une part sur la gestion de justice, et d’autre part, sur la question du Nord. Sur ce dernier point, Oumar Mariko dira que le régime, contrairement à une démarche nationale et inclusive, a privilégié la médiation internationale qui nous impose des solutions qui ne satisfont aucune des parties maliennes.

Selon lui, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta est assis entre deux chaises. Il refuse la paix par le dialogue et ne se donne pas les moyens de faire la guerre ; instrumentalisation des communautés avec l’émergence des milices dites patriotes qui sont la négation même de l’Etat.

À cela, aux dires du conférencier, s’ajoutent la multiplication des sanctions arbitraires, abusives aux éléments des forces armées et de sécurité ; la gestion de l’école qui continue avec la politique de l’éducation au rabais avec des écoles communautaires dont les enseignants sont à la charge d’une population exsangue.

Pour le président du Sadi, l’éducation et la santé doivent requérir la plus grande attention et l’Etat doit assurer l’éducation de ses fils et les soigner décemment, sans considérations de revenus. Il dira en outre que la camisole de force que sont les programmes du FMI et la Banque Mondiale doit être retirée à notre peuple, car leurs solutions ont échoué et nos Etats continuent à servir de cobayes pour ces réformes économiques et sociales.
Diango COULIBALY

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