Mali : La Haute Autorité de la Communication suspend à nouveau la chaîne TV5 Monde

La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a annoncé, dans un communiqué publié le 9 mai 2025, le retrait de la chaîne de télévision TV5 Monde des bouquets de tous les distributeurs de programmes audiovisuels autorisés dans le pays. Cette suspension est valable « jusqu’à nouvel ordre ».

Selon la HAC, cette décision fait suite à un « manquement au devoir d’impartialité » constaté lors de la diffusion du journal Afrique du samedi 3 mai 2025 à 20h30, présenté par le journaliste Salah Eddine Gakou. Le régulateur reproche à la chaîne française d’avoir diffusé uniquement les propos de responsables politiques opposés à l’abrogation de la charte des partis politiques, sans donner la parole au gestionnaire du Palais de la Culture ni au Chef des Forces de l’ordre présents lors de la manifestation qui s’est tenue ce jour-là.

C’est la deuxième fois que la HAC prend une telle mesure à l’encontre de TV5 Monde. En septembre 2024, la chaîne avait déjà été suspendue pour une durée de trois mois. À l’époque, le président de la HAC, Gaoussou Coulibaly, avait dénoncé des violations des textes législatifs et réglementaires en matière de régulation des médias, après la diffusion d’un reportage controversé dans le journal Afrique du 26 août 2024.

Cette nouvelle suspension s’inscrit dans une série d’actions prises par la HAC contre plusieurs médias étrangers au Mali. En avril 2022, l’institution avait retiré définitivement l’autorisation de diffusion de Radio France Internationale (RFI) et de France 24, après les accusations portées par ces médias contre l’armée malienne concernant de prétendues exactions sur des civils.

Plus récemment, en février 2024, la chaîne France 2 avait été suspendue pour « des manquements graves à l’éthique et à la déontologie journalistique », ainsi que pour « apologie du terrorisme ». En août de la même année, la chaîne LCI avait également été sanctionnée pour deux mois, après la diffusion de propos jugés diffamatoires à l’encontre des forces armées maliennes.

Ces suspensions illustrent une volonté accrue des autorités maliennes de contrôler le contenu médiatique diffusé sur leur territoire, dans un contexte de tensions récurrentes entre le gouvernement de transition et certains médias internationaux.

La rédaction

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