Maintien des sanctions de la CEDEAO Ultimatum fixé au 15 septembre pour une Transition civile

Pour aider le Mali et son peuple afin que la crise multidimensionnelle ne développe des tentacules vers leurs pays respectifs, les dirigeants de la CEDEAO sont en passe de jouer sur une pédale douce. Malgré leur aversion pour les coups d’Etats.

La Communauté économique des Etats ouest-africains (CEDEAO) a une nouvelle fois pressé la junte, qui a pris le pouvoir le 18 août dernier à Bamako,, en demandant un retour «rapide» des civils, a affirmé, lundi dernier, le président nigérien Mahamadou Issoufou, lors de l’ouverture du 57ème  sommet ordinaire de la Cédéao à Niamey. «Il est du devoir de notre communauté d’assister les Maliens en vue d’un rétablissement rapide de toutes les institutions démocratiques. La junte militaire doit nous aider à aider le Mali», a affirmé Mahamadou Issoufou, également président en exercice de la CEDEAO.

L’organisation sous-régionale a ainsi fixé un ultimatum aux nouveaux hommes forts de Bamako jusqu’au 15 septembre prochain pour que pays amorce une Transition avec un président et un Premier ministre civils. Alors que l’on sent, à travers les faits et gestes du Colonel Assimi Goïta et ses amis (CNSP) que les militaires veulent jouer les premiers rôles de cette période transitoire. Iront-ils jusqu’à défier ouvertement la CEDEAO ? Qu’est-ce qui en découlerait pour les pauvres populations dont le quotidien devient difficile avec la hausse des prix des denrées de première consommation ?

Avant ce sommet du lundi dernier, le président Alassane Ouattara de la Côté d’Ivoire a eu des échanges téléphoniques avec le président du CNSP, le Colonel Assimi Goïta et, selon nos sources, les dirigeants ouest-africains sont favorable à alléger les sanctions qui pénalisent plus les populations que les militaires qui sont au pouvoir à Bamako.

Il semble que le président français, Emmanuel Macron joue de son influence pour que les mesures de coercition contre Bamako soient revues en tenant compte de la « spécificité du Mali ». Les gestes de « bonne volonté » des militaires, qui ont renversé le président IBK plaident pourtant en faveur de ce processus d’allègement des sanctions. Ils ont libéré rapidement le président déchu et favorisé son évacuation sanitaire vers les Emirats Arabes Unis, avant de rassembler l’ensemble des forces vives du pays pour des assises nationales.

La CEDEAO veut apparemment accompagner le Mali dans ces moments difficiles, mais attend que les militaires se plient à leur désidérata : faire choisir un civil pour diriger la Transition et un autre civil (ou tout au moins un militaire à la retraite) comme chef du gouvernement de transition. Les chefs du CNSP devront prendre en charge les départements de la Défense, de la sécurité, de l’Administration du territoire pour « surveiller de près » le déroulement de cette phase transitoire. Bruno D SEGBEDJI