Lutte contre la corruption Des arrestations annoncées dans le dossier de l’Initiative riz

La lutte contre la corruption est en train de prendre une nouvelle allure. Quatre semaines après l’inculpation de l’ancien ministre de la Santé, Oumar I. Touré dans l’affaire des fonds publics et une semaine après l’interpellation de l’ancien Daf des ministères de la Justice et de la Fonction publique et actuel président de la fédération malienne de football, Hammadoun Kolado Cissé dit Kola, on annonce du côté du Pôle économique des interpellations dans le dossier de la fameuse Initiative riz lancée par l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé qui a, en son temps, fait couler beaucoup d’ancre et de salive. Déjà, dans son rapport de 2009, les vérifications ont découvert plusieurs irrégularités dans la gestion dudit projet comme la passation d’un marché de gré à gré portant sur plus de 12 milliards de FCFA à « Toguna Agro-Industrie », sans se soucier de son enregistrement. Cette transaction avait été faite par le ministre de l’Industrie et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo qui assurait à l’occasion l’intérim de son collègue des Finances, Abou-Bakar Traoré en déplacement.

Pourtant,  avait expliqué à la presse l’ex-Végal, « notre code des marchés publics n’admet pas le payement d’un marché de plus de 500 000 FCFA sans son enregistrement ». Il s’est insurgé contre l’agissement du « conseil de ministres qui s’est permis de régulariser le marché  entaché d’irrégularités ».

Le Vérificateur souligne que le conseil des ministres est en faute par le fait que le  code des marchés publics n’admet pas qu’un marché soit régularisé avant son enregistrement. « Le conseil n’aurait pas dû régulariser ce marché », a dénoncé le végal dont l’un des vérificateurs, en l’occurrence le magistrat, Moumini Guindo, a précisé que malgré cette régularisation, la faute reste toujours punissable. « La régularisation d’un marché est en quelque sorte un repentir, qui n’efface pas la faute parce que le repentir est tardif.

La poursuite est toujours faisable et c’est la commission de saisine instaurée au niveau du BVG qui statuera sur la faisabilité de la poursuite judiciaire », avait-t-il prévenu. D’autres irrégularités ont été constatées dans les exonérations accordées aux importateurs d’intrants. C’est autour de ces faits que le Pôle économique a mené des enquêtes et s’apprêtent à interpeller des personnes qui ont été impliquées dans ces irrégularités. La semaine dernière, le directeur national de l’Agriculture et des opérateurs économiques comme Diadié Bah ont été soumis à des interrogatoires.

Affaire donc à suivre.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau 04/07/2011