Les soldats tchadiens quittent le Mali

Les soldats tchadiens engagés au Mali ont notamment combattu en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif des Ifoghas, où étaient retranchés les groupes jihadistes. 38 soldats tchadiens ont été tués au Mali, 84 blessés, selon les chiffres du gouvernement.

Le gouvernement avait en mars attribué à ses troupes la mort, restée longtemps confuse, des jihadistes Abou Zeïd, haut responsable d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et Mokhtar Belmokhtar, chef d’une branche dissidente d’Aqmi à qui est attribuée la prise d’otage d’In Amenas, en Algérie.

Les islamistes battus mais pas vaincus

Quatre mois après le début de l’offensive, «l’opération Serval a réussi militairement», considère François Hollande. Les principales villes ont été reprises aux groupes islamistes armés, leurs installations ont été détruites, leurs communications enrayées. Mais des jihadistes restent actifs dans certaines zones et mènent des attaques isolées. Cinq jihadistes se sont ainsi fait exploser samedi près de Gao. Deux militaires maliens ont été tués sur le coup. Un nombre indeterminé de jihadistes se sont aussi déplacés dans les pays voisins, en particulier en Libye, ce qui ne fait que déplacer et disperser le problème. «La menace reste présente dans le Sahel mais elle a été très sérieusement contenue, voire désarticulée. Nous devons rester vigilants et cette vigilance s’impose au Sénégal», commentait le président sénégalais Macky Sall dans un entretien récent à l’AFP.

Encore 3 850 soldats français

Côté français, les opérations se poursuivent entre Gao et Tombouctou mais le retrait des troupes a commencé. Un peu moins de 3 850 soldats sont sur place selon l’état-major ce lundi. Ils étaient 4 500 au plus fort de l’opération Serval. Six d’entre eux sont morts.

L’objectif fixé par François Hollande, qui cherche à éviter l’enlisement tout en gardant un pied sur le terrain, est de ramener le contingent français au Mali à 2 000 hommes en juillet et à un millier fin 2013. La Misma (Mission internationale de soutien au Mali, la force africaine qui regroupe des contingents d’une dizaine de pays), qui compte environ 6 300 hommes déployés dans les points stratégiques, devrait être intégrée à la force onusienne (Minusma) anoncée pour le 1er juillet. Cette force de l’ONU de 11 000 hommes comptera aussi des contingents asiatiques et européens. Les Français devraient continuer à intervenir au titre de «force parallèle».

Incertitude politique

L’élection présidentielle malienne est en principe prévue en juillet. Mais cela suppose que tout le territoire soit en mesure d’organiser le scrutin d’ici-là. Or certaines zones restent hors de contrôle, comme Kidal, où les Touaregs autonomistes du Mouvement national de libération de l’Azawad refusent la présence de l’Etat malien. «Nous devons faire en sorte que l’administration malienne civile puisse être installée partout pour l’organisation de ces élections. Et la France, à travers sa présence militaire, et d’autres armées y contribueront», a souligné François Hollande samedi, à l’issue d’un entretien avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou.

Par C.B. avec AFP

Libération2013-05-14 14:16:41