Le Pr. Yoro Diakité accuse le capitaine Sanogo de trahison

 

Les  liens sont désormais rompus entre le chef de la junte, Amadou Haya Sanogo, et ses alliés politiques dont certains ne ratent plus d’occasion pour lui adresser des critiques virulentes. Dans une déclaration déposée à notre rédaction, le parti Bara de Pr. Yoro Diakité, membre de la Copam, a tout simplement « désapprouvé et condamné avec force l’attribution par la Cédéao du statut d’ancien chef d’Etat du Mali au capitaine Sanogo avec honneurs et avantages ».

« En acceptant ce statut tout autant pompeux que farfelu, le capitaine Amadou Haya Sanogo a non seulement trahi son propre engagement et l’immense espoir de changement suscité par le coup d’Etat du 22 mars 2012, mais aussi et surtout, il a terni l’héroïsme et la noblesse de l’acte hautement patriotique d’avoir chassé l’équipe d’Amadou Toumani Touré et de la masse de partis politiques qui le suivaient et le soutenaient sans mot dire dans son autoritarisme et sa mégalomanie montante. Se faisant le capitaine Amadou Haya Sanogo s’est disqualifié lui-même à prétendre à quelque poste dirigeant que ce soit au niveau des institutions, publics, civils », s’insurge le professeur.

Il ajoute que « le capitaine Sanogo a définitivement enterré leur mot d’ordre de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat, de même que leur lutte contre la corruption. Il ne leur reste plus que la guerre pour laquelle le CNRDRE a fait le coup d’Etat contre la hiérarchie militaire et le traître ATT. Une guerre qu’il semble maintenant oublier ».

L’ancien ministre de l’Energie et des Mines critique « la Cédéao pour avoir attribué le statut d’ancien chef d’Etat au capitaine Haya Sanogo qui n’a été ni chef d’Etat, ni président de la République, ce montre qu’il n’y a pas de limite à son irresponsabilité ; mais aussi elle piétine encore une fois notre Constitution, ouvre la voie et encourage en Afrique les coups d’Etat de truffions en quête de popularité, d’aisance et d’argent facile ».

La Cédéao d’Alassane Ouattara qui participe au complot international contre nous, est morte pour le Mali, dit-il. Il est clair maintenant que la Cédéao n’amènera aucun pays à verser son sang pour notre libération. Cette tâche fondamentale revient au peuple malien et à sa jeunesse consciente.

Cette sortie reflète le sentiment de déception des partis et des organisations de la société civile qui ont soutenu le coup d’Etat du 22 mars et qui s’opposent au maintien de Dioncounda Traoré à la présidence de la transition. Leur colère se dirige de plus en plus contre le chef du CNRDRE accusé aussi par les troupes de trahison.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Du renouveau  31/05/2012