L’allié du diable pour affaiblir le Mali face au terrorisme

Même si les frustrations individuelles ont beaucoup motivé ce coup de force au Niger, les arguments sécuritaires évoqués par les putschistes ne sont pas non plus infondés. Ces dernières années, Bazoum avait opté pour une posture qui faisait grincer les dents non seulement dans la hiérarchie militaire de son pays, mais aussi dans le Sahel. Il avait opté pour la politique de l’autruche en pactisant avec le diable pour mieux déstabiliser le Mali et pouvoir accabler les autorités en place. 

C’est ainsi que de nombreux terroristes, dont  de nombreux chefs, ont été libérés. Pis, le Niger était devenu une base arrière pour ces criminels après leurs forfaits au Mali et au Burkina dans la zone des «Trois frontières». Sans compter que  le Niger de Mohamed Bazoum s’était volontairement proposé pour servir de base aux actions déstabilisatrices de la France dans notre pays. 

D’ailleurs, avec la chute de Mohamed Bazoum, la France et les Etats-Unis perdent l’un de leurs derniers alliés en Afrique de l’ouest. «Nous sommes gravement préoccupés par le fait que les actions de quelques-uns mettent en péril la démocratie nigérienne et la volonté du peuple. Les putschistes mettent en péril notre profond partenariat en matière de développement et de sécurité. L’ordre constitutionnel doit prévaloir», a réagi sur twitter l’ambassade des Etats-Unis à Niamey.

Le Niger (avec le Tchad), est en effet l’un des partenaires stratégiques des Français et des Américains dans la lutte contre les groupes djihadistes. Une lutte pour laquelle Bazoum L’ex-président du Niger (???) a poussé l’acharnement contre le Mali jusque dans les instances du G5 Sahel duquel notre pays s’est finalement retiré.

Bazoum s’est tellement acharné sur le Mali (et relativement sur le Burkina Faso) qu’il a oublié sa cuisine intérieure. Il n’a pas vu ou il a fait fi des frustrations au sein de la hiérarchie militaire et au sein de certaines forces vives souvent réprimées pour avoir seulement souhaité voir le Niger s’affranchir de l’emprise de la France. Selon des observateurs, ce putsch est intervenu après «une période de tensions politiques grandissantes dans le pays». Ils ont mis l’accent sur «le désaccord entre différentes factions politiques et les préoccupations concernant la gestion gouvernementale» qui ont créé «une atmosphère de mécontentement et d’instabilité».

Avec la chute Mohamed Bazoum, on peut espérer que la donne sécuritaire va changer, notamment dans la zone des «Trois frontières» où une synergie est souhaitée sous un commandement unique pour vaincre les éléments de l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS). 

M.B