La situation au Mali peut engendrer des implications majeures sur le Sahel

Le CAERT, lancé en octobre 2004 à Alger, est une agence de l’Union africaine chargée de renforcer les capacités des pays africains dans le domaine de la prévention du terrorisme, selon ses statuts.

Nous considérons nos frontières non pas comme des lignes de séparation, mais comme des espaces de partage et d’échange. La stabilité à nos frontières est importante et nous devons y participer avec les Etats de la région, a ajouté M. Rezag Bara, cité par l’agence de presse APS.

M. Rezag Bara a estimé que l’enlèvement de sept diplomates algériens jeudi à Gao, dans le nord-est du Mali a un lien avec des actions récentes dans la région, dont l’attentat en mars contre la brigade de gendarmerie de Tamanrasset (sud de l’Algérie) le rapt en octobre de trois Occidentaux à Tindouf (dans les camps de réfugiés sahraouis).

Il y a des groupes terroristes extrémistes qui veulent déstabiliser la région et l’Algérie saura trouver avec ses partenaires les moyens adéquats pour faire face à cette menace, a-t-il dit.

L’attentat de Tamanrasset et les enlèvements ont été revendiqués par un groupe dissident d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

C’est ce même groupe djhadiste qui a revendiqué dimanche l’enlèvement du consul d’Algérie et de six membres de sa mission jeudi à Gao (nord-est du Mali), dans un message écrit transmis à l’AFP.

Le directeur du CAERT Francisco Caetano José Madeira, a indiqué que la crise libyenne et les événements survenus au Mali rendent la situation, déjà compliquée, de la lutte antiterroriste, dans la région du Sahel encore plus difficile.

M. Madeira, cité par l’APS, a estimé que la situation au Mali est doublement inacceptables, faisant référence à la prise du pouvoir par des militaires et à la proclamation de l’Etat de l’Azawad, et que les interactions entre les différents groupes armées et les narcotrafiquants exacerbe la situation.

Le directeur du CAERT a souligné que pour aider la région du Sahel à mieux lutter contre le terrorisme, il faut éradiquer les conditions qui poussent les personnes à l’extrémisme. Il faut se donner les outils de se protéger, de ne pas tomber dans la radicalisation et, surtout, se développer.

(©AFP / 08 avril 2012 17h03)