LA LAÏCITE DANS LA NOUVELLE CONSTITUTION Peut-on craindre un conflit religieux ?

Depuis l’avant-projet de loi de la nouvelle constitution des voix s’élèvent sur la question de laïcité citée dans celui-ci. La laïcité étant définit comme le principe de l’impartialité ou de neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses, alors la question ne doit plus se poser quant à son introduction ou pas dans la nouvelle constitution, car elle ne doit plus être un obstacle au libre exercice du culte au Mali.

A seulement quelques semaines de la tenue des élections référendaires prévues le 18 juin 2023, une frange importante de la confession musulmane est vent debout, à l’image de la Ligue malienne des imams et érudits (LIMAMA) et surtout l’Imam Mahmoud Dicko pour s’opposer au projet de la nouvelle constitution au motif qu’il renferme la laïcité, considérée à tort ou à raison comme un blasphème. Le Mali a-t-il besoin d’un conflit religieux vu la situation alarmant du pays ?

Pour rappel dans la constitution de 1992 la laïcité y figure sans problème. Le principe de la laïcité est actuellement au cœur des débats, surtout qu’elle crée une polémique entre 2 grands guides religieux à savoir Mahmoud Dicko et Chérif Bouyé Haïdara. Si le premier s’oppose à son maintien dans la nouvelle constitution le dernier est pour le contraire. Pour rappel ces 2 grands érudits se sont toujours soutenus sur la décision de l’un et l’autre
En effet, au Mali la religion est sacrée et respectée dans les instances de décision, car un président ne peut être élu sans l’appui des religieux et aussi peut chuter le régime de ce dernier.

Alors depuis l’avant-projet de la nouvelle constitution remis au président de la Transition le Col. Assimi Goita, des organisations religieuses musulmanes appellent au retrait pur et simple du mot laïcité de la nouvelle loi fondamentale. L’Etat a donc annonce de la tenue du referendum de la nouvelle constitution pour le 18 juin 2023. Alors des associations religieuses se sont réunies, le samedi 6 mai pour obtenir aux autorités de la transition le retrait du principe de laïcité de l’Etat dans le projet de constitution.

Ces associations, religieuses, culturelles ou politiques, ont pressé le gouvernement de lancer des consultations en vue de le retirer. Au pire, qu’elles feront une campagne de sensibilisation pour le non du principe de laïcité. Il faut savoir que le Mali a toujours demeuré dans la laïcité, même si selon la statistique 90% de la population est musulmans, les 10% qui ne sont pas aussi musulmans sont des maliens et vivent tous en harmonie les uns avec les autres. Chacun a toujours respecté la religion de l’autre, pour rappel avant le mariage entre musulman et chrétiens était vu comme une malédiction, mais aujourd’hui ces mariages sont célébré à la fois à la mosquée et à l’église.

Les guides des différentes religions s’assoit pour débattre sur les problématiques du pays et ensembles ils trouvent des solutions afin que le Mali demeure dans la stabilité. Alors pourquoi gâché cette harmonie au sein de la société malienne, car si ce projet d’un Etat islamiques est maintenu les non musulmans se sentiront rejeté. Ainsi cela contribuerait à diviser davantage les Maliens au moment où ils ont le plus besoin d’unité et de cohésion et alors bonjour une autre crise dont le Mali n’a pas besoin.

En définitive, un conflit religieux n’est pas très adapte dans la situation actuelle du pays. Et l’Etat doit beaucoup réfléchir sur cette décision.

Oumou SISSOKO

Alternance