La crise libyenne dérègle le marche pétrolier : Vers la hausse du prix des carburants

Le norvégien Statoil ASA a également fermé ses bureaux et évacue ses salariés. De même, Royal Deutch Shell, le Français Total et l’espagnol Repsol ont fait part du rapatriement de leurs effectifs. L’italien Eni, qui produit 244.000 baril d’équivalent pétrole par jour, soit 14% de sa production totale, évacue aussi. L’action en Bourse a plongé de 5% à Milan hier soir.

Les analystes s’accordent à  penser que l’arrêt de plusieurs sites de production implique des risques de rupture de l’offre de pétrole dans le pays. Une telle hypothèse aurait un impact sensible sur la production mondiale de pétrole puisque le pays aux mains de Mouammar Kadhafi depuis 41 ans produit près de 1,8 million de barils par jour, en exporte 1,1 million et possède des réserves évaluées à 42 milliards de barils. «En cas de guerre civile, les stocks sont menacés», expliquent les analystes de Saxo Banque.
Les marchés craignent en outre de voir le mouvement de révolte s’étendre à tout le Moyen-Orient. Les mouvements prennent de plus en plus d’ampleur au Yémen à  Djibouti, en Iran, au Bahreïn, au Maroc ou en Algérie, autre important exportateur de pétrole.

Ces inquiétudes ont en tout cas fait bondir les cours du pétrole. Les prix se traitent à  des plus hauts depuis deux ans et demi. Le baril de Brent livrable en avril s’échange plus de 108,70 dollars le baril en après Bourse. Encore un bond après avoir bondi au delà de 105 dollars mardi en séance. Et pour la première fois en deux ans et demi, le prix du panier de douze qualités de pétrole brut qui sert de référence à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a franchi la barre des 100 dollars, pour atteindre 100,59 dollars. C’est la première fois que le cours de référence de l’OPEP franchit la barre des 100 dollars depuis septembre 2008. Il avait atteint un record historique quelques semaines auparavant, à 140,73 dollars (le 4 juillet).

Du côté de l’office national des produits pétroliers (ONAP), cette envolée va inévitablement impacter les prix des carburants à la pompe. Pour cela, il faut s’attendre dès la semaine prochaine, à une hausse des prix. Ce qui peut faire un effet de boule de neige sur les prix d’autres produits de première nécessité et de certains services comme le transport.

L’ Indicateur Renouveau 23/02/2011