La CEDEAO prend des sanctions: économiques Et financières Contre le mali   

Gèle les avoirs du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO * Fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Mali 

* Suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et Mali 

La Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réunie en session extraordinaire à Accra, République du Ghana, le 9 janvier 2022, sous la présidence de Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et Président de l’Autorité de la CEDEAO. Lors de ce sommet extraordinaire sur le Mali, la CEDEAO a décidé de prendre des sanctions économiques contre le pays d’Assimi Goïta pour n’avoir pas respecté le délai des 18 mois inscrits à la transition. La réaction des autorités maliennes ne s’est pas faite attendre ; un communiqué du gouvernement du Mali produit le même jour condamne des « sanctions illégales et illégitimes prises par la CEDEAO ». 

«L’Autorité  décide  de  maintenir  les sanctions  initiales  déjà  imposées  au Mali  et  aux  autorités  de  transition. L’Autorité décide également d’imposer des  sanctions  économiques  et  financières supplémentaires : Fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Mali  ;  Suspension  de toutes les transactions  commerciales  entre  les pays de la CEDEAO et Mali ; Gel des avoirs de la République du Mali dans 

les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO… », assène le communiqué final de la CEDEAO.  Dans ce communiqué, la CEDEAO constate avec regret l’échec des autorités de transition au mali à organiser les élections présidentielles d’ici au 27 février 2022 contrairement à l’accord conclu avec l’autorité de la CEDEAO le 15 septembre 2021 et à l’engagement de la Charte de la transition. L‘autorité 

déplore le manque de volonté politique des autorités de transition dans la préparation des élections. «  Le  chrono gramme remis le 31 décembre 2021 par les  autorités  de transition  à la  présidence de la Conférence des chefs d’État et  de  gouvernement  de  la  CEDEAO, prévoit la tenue d’élections présidentielles d’ici fin décembre 2026… », indique le communiqué de la CEDEAO. 

La CEDEAO trouve le chronogramme proposé pour une transition est inacceptable. L’autorité réitère son appel aux autorités de transition à se concentrer sur des activités visant à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à reporter les réformes clés aux institutions élues légitimes à mettre en place après les élections. « Au vu de ce qui précède, l’Autorité décide de maintenir les sanctions initiales déjà imposées au Mali et aux autorités de transition et d’imposer également des sanctions économiques et financières supplémentaires.

Ces sanctions supplémentaires comprennent : Fermeture des frontières
terrestres et aériennes entre les pays
de la CEDEAO et le Mali ; Suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et Mali, à l’exception des produits suivants : biens de consommation essentiels ; produits pharmaceutiques; les fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle du COVID-19 ; produits pétroliers et électricité; Gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO ; Suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (Banque d’investissement et développement de la CEDEAO (BIDC) et Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)). Ces sanctions seront appliquées immédiatement et resteront en vigueur. Les sanctions ne seront progressivement levées qu’après la finalisation d’un chronogramme acceptable et convenu et le suivi de progrès satisfaisants réalisés dans la mise en œuvre du chronogramme des élections », précise la CEDEAO.

La Conférence appelle l’Union africaine, les Nations Unies et les autres partenaires à soutenir le processus d’application de ces sanctions et à continuer d’apporter leur soutien à une transition politique acceptable. Solidaire avec les sanctions de la CEDEAO, l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine), elle aussi, décide de suspendre
le Mali de ses instances lors de son sommet du 9 janvier 2022. En réaction, le gouvernement du Mali a produit un communiqué, le 9 janvier 2022, pour condamner ces « sanctions illégales et illégitimes prises par l’UEMOA et la CEDEAO ».

« Le Gouvernement du Mali regrette que des organisations sous régionales ouest africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra régionales aux desseins inavoués. Dans les heures à venir le Gouvernement du Mali prendra toutes les mesures nécessaires en vue de riposter à ces sanctions malencontreuses », indique le communiqué du gouvernement malien sous la plume de son porte-parole, Colonel Abdoulaye MAÏGA, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation.  Le Gouvernement du Mali déplore le caractère « inhumain » de ces mesures qui viennent affecter les populations
déjà durement éprouvées par la crise sécuritaire et la crise sanitaire, notamment celle de la COVID-19. « Sur la base de la réciprocité, le Mali décide de rappeler ses Ambassadeurs accrédités dans les Etats membres de la CEDEAO et de la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés.

Le Gouvernement du Mali tient à rassurer l’opinion nationale que des dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du pays par tous les moyens appropriés », précise le gouvernement du Mali.

A.DISS