« Correspondance » au cinéma Babemba

Pour apporter sa petite pierre à la célébration du 8 mars 2012, journée internationale de la femme, « Be Ka Films », structure dirigée par la jeune réalisatrice malienne Awa Traoré, a décidé de projeter le films « Correspondance », réalisé par la française Laurence Petit-Jouvet. Pour la circonstance, le jeudi 8 mars 2012, Madame Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, Premier ministre du Mali, accompagnée de Hamane Niang, ministre de la culture, a assisté à la projection de « Correspondance » au Cinéma Babemba.

En plus des femmes, la plupart des grands amateurs du cinéma au Mali ont fait le déplacement. Réalisé dans le genre d’un film documentaire, « Correspondance » comme son nom l’indique, montre des femmes de la diaspora malienne vivant à Montreuil en Seine-Saint-Denis qui s’adressent dans une lettre filmée à une personne de leur choix, réelle ou imaginaire. Cette expérience de nos compatriotes du côté de Paris fait des émules à Bamako et à Kayes. Cela donne naissance à une lettre filmée. Il faut dire que souvent des parties de cette lettre filmée sont très pathétiques avec des histoires à vous faire verser des larmes. Que de frustrations, que de passions et que de résistances de femmes face  à un rouleau compresseur, la vie, qui écrase toutes celles qui n’ont pas eu la chance de s’accrocher à un nénuphar éphémère comme un naufragé qui ne sait pas nager. Mais, que faire, comme le dirait l’autre : c’est ça la réalité de la vie d’une femme originaire d’un pays du tiers monde, comme le Mali.

Et, choisir le 8 mars pour montrer le film « Correspondance » sur les bords du fleuve Djoliba est un acte politique d’une très grande importance. Et quand cette action a été soutenue par Madame le Premier ministre du Gouvernement du Mali, l’on devrait sans risque de se tromper dire que l’heure du changement pour la condition féminine au Mali a sonné. Mais face à ce changement annoncé, mais qui n’arrive pas, la femme malienne a décidé de prendre son avenir à deux mains, pour bouter le hasard dans la direction de tout ce qu’elle entend désormais faire. Et, personne ne le dira mieux que Madina, cette promotrice d’une école privée à Kati qui rappelle une expression chère de son défunt père : « Le premier mari d’une femme, c’est son travail». A bon entendeur salut, chères sœurs !                           

Assane Koné