INTERPELLATION DU MINISTRE DE LA SECURITE A L’ASSEMBLEE NATIONALE Le général Salif Traoré fait son spectacle solo à Bamako, le Centre poursuit sa descente aux enfers

Alors que le centre du Mali continue de subir les spirales de la violence, le général Salif
Traoré, non moins ministre de la Sécurité et de la Protection civile, pédale toujours les
théories. Invité à l’hémicycle, il n’a pas été convaincant. Pourtant, les attaques continuent
d’être le quotidien des citoyens du centre du pays.
Les nouveaux défis sécuritaires au centre de notre pays semblent dépasser le ministre de la
Sécurité, le général Salif Traoré. En tout cas, c’est une analyse que l’opinion faite aujourd’hui
après le passage du ministre à l’Assemblée nationale. Le général n’a pas su rassurer les
représentants qui voulaient savoir si les assaillants sont des mercenaires étrangers. Face au
peuple, le ministre de la Sécurité intérieure a précisé qu’il n’a aucune information sûre et a
préféré se rebattre sur les conclusions de l’enquête en cours qui pourrait connaitre
malheureusement le même sort que toutes les enquêtes entamées par le gouvernement en
de situations pareilles.
A Dioura, le camp de l’armée malienne dont une attaque par des terroristes a fait à peu près
30 morts, Salif Traoré est également resté défiant. A la question de savoir pourquoi les
avions dont se vantent le président IBK et son gouvernement ne sont intervenus, il affirme
ne rien savoir. Il a préféré se cacher derrière des détails techniques qu’on ne doit pas
évoquer en public pour éviter d’affaiblir les forces de défense et de sécurité.
Certains députés ont annoncé leur incompréhension de voir ces avions militaires cloués au
sol, en dépit de la publicité tapageuse du gouvernement autour de ces acquisitions. La faillite
du maillage du terroir du centre par les forces de sécurité a également étonné les députés,
mais le ministre de la Sécurité s’est contenté de préciser que l’effort de guerre pour une telle
opération est élevé et qu’il faudrait davantage de temps.
S’agissant du désarmement des milices en plus de la dissolution de Dana Ambassagou par le
gouvernement dont les députés voulaient en savoir, le ministre de la Sécurité intérieure, n’a
pas convaincu. Il compte sur les partenaires du pays pour appliquer des mesures visant à
bouter les terroristes hors des communautés locales et étendre la présence des forces de
défense et de sécurité.
Salif Traoré n’a pas été en mesure de donner satisfaction aux députés qui ont eu
l’impression d’écouter du déjà entendu dans les propositions et les commentaires du
ministre. Au-delà, c’est la nullité de toute la stratégie du gouvernement actuel qui a été mise
à nu par les élus de la nation. De l’opposition à la majorité présidentielle, tous ont souligné
l’inadéquation des méthodes du gouvernement avec la stabilisation du pays.
Alors que le centre du Mali continue de subir la spirale de la violence, le général Salif Traoré
pédale toujours les théories.
Zan Diarra