Hamed Sow SE PRONONCE SUR l’actualité: »Il faut des hommes compétents et intègres pour la transition »

Pour la transition en vue au Mali, l’ex-ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau du président démissionnaire ATT, a préconisé, samedi dernier, des valeurs sûres et non des chapelles.

« Le Pr. Dioncounda, que j’encourage à conduire la transition avec succès, ainsi que le Premier ministre qui va être nommé, détermineront la composition et le profil des membres du gouvernement. Il nous faut un gouvernement de gens compétents et intègres. Les gens ne doivent pas être choisis parce qu’ils sont de tel ou tel parti ou parce qu’ils ont telle ou telle représentativité. Les Maliens n’accepteront plus qu’on vienne tenir les discours, prendre de l’argent et ne pas atteindre les résultats. Les Maliens n’accepteront plus ça ».

M. Sow a ensuite ajouté : « Il ne faut plus accepter, se taire sur des arrangements politiques avec des hommes incompétents et la presse doit jouer ce rôle. Le développement est essentiellement une question de compétence humaine. Vous pouvez faire n’importe quel programme au monde, mais si vous n’avez pas les hommes qui les appliquent, vous n’irez nulle part ».

Puisque l’objectif est clairement dit dans l’accord-cadre, « l’intégrité territoriale doit être restituée, puis il y a l’élaboration d’un calendrier électoral réaliste, en tenant compte de l’évolution de la situation sécuritaire au nord, de façon qu’on puisse organiser des élections transparentes et crédibles ». En attendant, M. Sow reconnaît que les Maliens doivent vivre, le pays doit être géré et « nous ne devons pas faire une grande parenthèse quant à l’investissement, l’adaptation de l’école malienne, l’emploi des jeunes ». Hamed Sow a aussi lancé un appel à la communauté internationale pour la constitution d’un fonds de soutien au Mali comme cela a été le cas en Côte d’Ivoire.

« Le Mali d’abord »

Est-il est prêt à être membre de cette transition? Hamed Sow est prêt à toutes les éventualités. « Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour le Mali. Si le salut du Mali passe par ma présence dans ce gouvernement de transition, il n’y a pas de problème. Pour moi, rien ne vaut le Mali. J’ai toujours dit que je ne fais pas la politique pour moi-même. C’est pour apporter ma contribution à l’édification du pays que je suis en train de me battre ».

Quelle priorité pour la transition? Hamed Sow est clair : pacifier le plus rapidement le pays en libérant sa partie nord des assaillants, car l’intégrité territoriale n’est pas à négocier. Pour cela, dira-t-il, on peut à la rigueur dialoguer avec le MNLA, mais en ce qui concerne Aqmi et autres salafistes, ils doivent être délogés. Pour Hamed Sow, la preuve de la connexion entre MNLA et Aqmi est aujourd’hui établie et à l’opinion internationale de tirer les conséquences. « Je crois que ces groupes rebelles ont montré aussi leur vrai visage. Quand on dit qu’on veut l’indépendance d’un territoire, la première des choses, c’est de protéger ses habitants et les biens publics. Alors pourquoi ce saccage, cette violence inutile, ces viols ? Des gens qui se disent proches d’Allah et qui violent les femmes ! Ça c’est tout sauf la religion et les violeurs de femmes doivent être punis. Ces comportements donnent raison au Mali que ces gens-là ne sont pas des hommes capables de diriger un pays ».

S’agissant de son parti, Hamed Sow a redit que l’erreur grave a été de dire que le PDES n’aura pas de candidat à la présidentielle prochaine. Selon lui, la base n’est pas prête à admettre cela. C’est pourquoi, il se réjoui que 80 % de la base soit aujourd’hui avec lui et que la question qu’il se pose aujourd’hui est de savoir s’il faut prendre la direction du PDES ou créer une nouvelle formation politique.

Pour conclure, il a félicité la junte pour sa décision sage et courageuse de permettre le retour à l’ordre constitutionnel, félicité ATT, qui en grand homme d’Etat n’a pas voulu s’accrocher au pouvoir et a préféré démissionner. Hamed Sow salue aussi la Cédéao notamment la médiation burkinabè pour avoir permis aux Maliens de se retrouver, avant d’appeler à une union sacrée derrière les autorités de la transition.

Abdoulaye Diakité

L’Indicateur Du Renouveau 10/04/2012