GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE : Cheick Modibo Diarra ploie sous des centaines de CV

La Primature est en effervescence. « Les nuits sont courtes », affirme un conseiller de Cheick Modibo Diarra. « Tout le monde s’active, les CV des postulants arrivent par dizaines », raconte un responsable de la commission chargée de les récolter. Chaque candidature est ensuite répertoriée, numérotée. « Une enquête de moralité est ensuite lancée », explique un commissaire qui ajoute : « Il faut vérifier la crédibilité et les compétences de chacun ».

La Copam accepterait finalement d’entrer dans ce gouvernement, sous conditions, une concertation visant à définir une feuille de route sera organisée.

Le front du refus a déposé huit CV : quatre candidats issus de la société civile, quatre du milieu politique : Adéma, Union pour la République et la démocratie (URD), Union pour la démocratie et le développement (UDD) et le Parti pour le développement économique et social (PDES) ont chacun un postulant.

Il faut dire que ce sont des centaines et des centaines de CV qui sont parvenus à la Primature. Puisqu’on parle de gouvernement d’union nationale, certaines personnes sans appartenir à des partis ou associations, et sans avoir été consultées, sont allées individuellement déposer leurs CV et croient dur comme fer que la chance pourrait leur sourire.

Les ministres de l’actuel gouvernement s’inquiètent de leur sort. « Nous n’avons pas d’infos sur notre futur », affirme l’un d’eux. Moins d’inquiétudes du côté de Kati : cinq proches du capitaine Sanogo devraient siéger au gouvernement d’union, notamment aux stratégiques ministères de la Défense, de la Sécurité intérieure et de l’Administration territoriale.

Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra ont visiblement décidé de faire cavaliers seuls et d’isoler la Cédéao. L’instance ouest-africaine, qui ne participe pas à la mise en place du gouvernement, est également exclue du débat militaire. L’armée du Mali exclut toute participation d’une force étrangère autant pour sécuriser Bamako qu’en cas d’éventuelle attaque au nord.

Abdoulaye Diakité

L’Indicateur du Renouveau

(17 Août 2012)