Gestion durable des forêts : Les stratégies des pays de la sous région


Près d’un milliard et demi de personnes dépendent des forêts pour leurs moyens d’existence. Plus de 300 millions de personnes vivent dans les forêts. Elles  constituent les habitats de plus de 80% de la diversité biologique terrestre ; 30% des forêts constituent des sources d’approvisionnement en bois et en produits forestiers non ligneux. Plus de 40% de l’oxygène mondial est produit par les forêts et plus d’un quart des produits pharmaceutiques modernes sont tirés des plantes, avec une valeur dépassant 180 milliards de dollars US par an.

 

Cependant, dans un contexte de changement climatique, elles sont menacées par le fait de l’homme, notamment dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Ousmane Diallo, représentant le Pr Aimé Joseph Nianogo, Directeur Régional du l’UICN-PACO,  a rappelé que  l’Assemblée Générale des Nations Unies, dans sa résolution 61/193 du 20 décembre 2006, a proclamé 2011 Année internationale des forêts sous le thème «Conscient de ce que le changement climatique aura un impact sur la biodiversité, il est impératif de la conserver parce qu’elle peut faciliter l’adaptation au changement climatique », a-t-il déclaré.

Avant de rappeler que l’atelier est organisé, dans le cadre du projet «Mobilisation des connaissances pour l’amélioration des politiques régionales en Afrique de l’Ouest ». Selon lui, ce projet  vise à soutenir la mise en œuvre des politiques régionales environnementales et d’adaptation au changement climatique, à travers la mobilisation des connaissances disponibles.  « Ce thème est une invite à une plus grande responsabilité de chaque acteur pour la gestion durable des ressources naturelles», a-t-il conclu. Pour sa part, Dam Mogbanté, secrétaire exécutif du Partenariat Ouest africain de  l’eau (GWP/AO), a indiqué que cet atelier est une belle opportunité pour montrer  leur  attachement à la conscientisation des masses sur les questions liées à la bonne gestion des ressources naturelles.

« Le lien entre la gestion forestière et la gestion de l’eau est pour nous indéniable. Comme l’eau, nous voulons relever que  bien gérer les ressources forestières participe de la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations; leur mauvaise gestion par contre est facteur de dégradation des conditions de vie et dénote d’un manque de gouvernance globale», a-t-il déclaré. Représentant le ministre de l’environnement, Yassine Sow, secrétaire général du ministère  délégué à l’environnement de la Guinée, a estimé que son pays est extrêmement riche en espèces végétales et animales mais est très menacée par le changement climatique. Il a rappelé que de nombreux fleuves et leurs principaux affluents prennent leur source en Guinée, faisant de ce pays le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest.

Cependant, il fera remarquer que d’après les estimations, les forêts de la Haute Guinée n’ont plus que 12,7% de leur étendue originelle, soit 727 900 kilomètres carrés. Avant une descente sur le site de Saoutianfou, la trentaine de journaliste va suivre des communications sur des thèmes comme : «Ressources forestières en Afrique de l’Ouest : enjeux et défis ; stratégies de gestion durables des ressources forestières et changement climatique : cas du Libéria, de la Guinée et le cas spécifique du massif du Fouta Djalon ; lien entre les ressources en eau, forêts et changement climatique ; les stratégies de gestion durable des forêts sèches dans un contexte de changement climatique : cas de trois pays (Burkina Faso, Mali et Sénégal).

Assane Koné

Le Républicain Mali 19/05/2011